La Presse libre selon les principes de 1789

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l'humanité a travaillé sur la trame chrétienne pendant dixhuit siècles .

Si donc une synthèse historique et philosophique, mais très claire et plus populaire que métaphysique, pouvait être enfin obtenue, ne serait-ce pas un faisceau de principes , de vérités, jeté au milieu des contradictions contemporaines, opposé aux mensonges et aux frivolités du jour ?

Cette synthèse ne doit pas être celle que pourrait, en planant à tire d’aïle au-dessus des faits, inventer un esprit plus ou moins vaste, un génie plus ou moins audacieux. Car ainsi risquerait-elle de devenir une souveauté contestable , imagination d’un seul, livrée à la critique de tous, de nature peut-être à obscureir encore ce qui doit être rendu éclatant comme le soleil.

Supposez cette synthèse cherchée au moyen d'une patiente analyse des documents publiés depuis trois quarts de siècle et même des pièces restées enfouies dans nos archives ; pièces, documents, lus, médités pieusement, interprétés avec une conviction profonde. Supposez-la trouvée par la Révolution ellemême, affirmant une à une ses grandes idées, ses grandes créations, selon Ja logique des discussions théoriques ou des essais pratiques plulôt que suivant l'ordre chronologique des faits, de telle sorte que les partis et les hommes marchent toujours à la suite des principes, en restent les traducteurs, et, s’il est permis de le dire, les agents matériels.

Ainsi cherchée, ainsi trouvée, celte synthèse ne constituerait-elle pas une histoire positive de lu Révolution, et cette histoire ne gagnerait-elle pas en certitude ee qu'au premier aspect elle semblerait perdre en intérêt? Même sous le rapport de l'intérét, la lutte des idées pures ne pourrait-elle pas être ren-