La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

192 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCGRATIES

a tout détruit ; il s’agit de recréer. Il y a un gouvernement des pouvoirs ; mais tout le reste de la nation, qu'est-ce ? des grains de sable. Nous ayons au milieu de nous les anciens privilégiés, organisés de principes et d'intérêts, et qui savent bien ce qu'ils veulent. Mais nous, nous sommes épars, sans système, sans réunion, sans contact (1). » Organiser la vie nationale en hiérarchisant la France révolutionnaire, et agglomérer l’opinion publique tout entière (2), dont l'incohérence inquiète, autour de centres soumis à une impulsion unique, tel est le principe du « système » qui prétend fonder sur une aristocratie départementale — élective — une aristocratie nationale, dont le premier due sera un soldat : Lefebvre.

Reprenons de ce point de vue l’examen des institutions déjà mentionnées, avec la brièveté toutefois que

le Sénat n’est rien ». (Politique des souverains, ouvrage dont le premier titre avait été : Notes écrites de la main d'un souverain à la marge de Tacite).

(1) Paroles de Bonaparte dans la discussion dans le Conseil d'État au sujet de l'établissement de la Légion d'honneur.

Thibaudeau, Consulat, p. 75 et suiv. |

(2) Les propos du « faubourg Saint-Germain » que Mme Genlis rapportait à l'Empereur, l'intéressaient un jour plus que les rapports des ambassadeurs étrangers, QC {ant il reconnaissait de force et de puissance à l'opinion publique, et surtout à l’opinion de quelques nobles dont la seule action se bornait à s’écarter

° de lui ». Talleyrand. Mémoires, 1891, L. I, p. 300.