La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

L'ARISTOCRATIE IMPÉRIALE 197 tion des citoyens distingués et des membresde la Légion d'honneur (Bonaparte peut en ajouter en nombre limité, d'abord, s. c. du 16 thermidor an X, puis en nombre illimité, tous les membres de la Légion d'honneur étant membres de droit des collèges, — s. c. du 28 floréal an XII) ; et la vieille noblesse enfin y trouvera nécessairement place par le choix de dix notables que le premier consul désignera parmi les trente plus imposés du département. A défaut des « propriétaires âgés, mariés en quelque sorte à l'État », et qui, de Paris, où ils viendraient tous les ans parler à l'Empereur « dans son cercle », porteraient leur « contentement » dans les départements (1), c’est par la Légion d'honneur que l'aristocratie départementale, fragmentée en collèges, sera centralisée.

« C’est une institution auxiliaire de toutes nos lois « républicaines et qui doit servir à l’affermissement de

(1) CI y a, dit-il un jour, maintenant chaque année 60 législateurs sortants dont on ne saitque faire : ceux qui ne sont point placés vont porter leur bouderie dans leurs départements. Je voudrais des propriétaires âgés, mariés en quelque sorte à l'État par leur famille ou leur profession, allachés par quelque bien à la chose publique. Ces hommes viendraient tous les ans à Paris, parleraient à l’empereur dans son cercle, seraient contents de cette petite portion de gloire jetée dans la monotonie de leur vie. »

Pelet de la Lozère, Opinions de Napoléon, p. 151, 1806.