La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

L'ARISTOCRATIE IMPÉRIALE 205

indolent, les titres se magnifient de 5,716 dotations pour une somme totale de 32,463,817 fr. (1).

Au sommet une cour hétérogène d'anciens nobles, de parvenus et d'étrangers roidis par l'étiquette composite de Versailles et de Pétersbourg, de la Rome

et aboli la royauté ; des hommes de la Révolution qui avaient professé, pratiqué avec chaleur, outré même le dogme de l'égalité. Ils reçurent ces titres ! Ils s’en décorèrent ! C'était une contradiction, on leur en a fait un crime. Ils se soumirent à la noblesse, comme ils s'étaient soumis au Consulat à vie, à l'Empire, à tant d’autres choses qu’ils ne pouvaient pas empêcher.

« L’almanach impérial encore presque tout roturier en 1808, offrit, en 1809, beaucoup de noms entourés de titres de noblesse d’après la collation de l'Empereur. Ce premier fonds se composait de 5 princes ; de 23 ducs; de 103 comtes, parmi lesquels tous les sénateurs au nombre de 4112, excepté Lucien Bonaparte ; de 30 conseillers d'État ; de 49 généraux de division, 6 de brigade, 6 archevêques ou évêques ; de 241 barons.

« Les administrations civiles et militaires, l’ordre judiciaire, la marine, n’eurent point de part à cette première distribution. Leur tour ne larda pas à venir. Les princes et les ducs portèrent, en général, les noms de leurs duchés tous pris à l’étranger. Les autres nobles conservèrent leur nom de famille, excepté ceux qui, fondant des majorats, prenaient les noms des domaines, roturiers ou ci-devant nobles, sur lesquels étaient assis leurs comtés et leurs paroisses. » l

Thibaudeau. Empire, &. IV, p. 483-86. (1} V. Annexes, VIL.