La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

LES PAMPHLETS 215

psychologie des assemblées, le cas serait assez singulier ; et l'on discerne bien que le maître ne pouvait pas concevoir, même à Sainte-Hélène, que l'indépendance puisse être un devoir, Combien plus intéressants les aveux du comte Cornet! « Le Sénat a ressemblé à tous les corps passés ou présents. Les futurs pourront un jour lui être assimilés. Si l’on fait attention à la rapidité des événements et même à leur brusquerie, à ces influences de toute nature qui pouvaient circonvenir le plus grand nombre de sénateurs, ou leur saura gré de s'être ralliés avec autant de zèle que d’empressement à la Restauration.»

Après l'Épopée se lève la cavalerie des petits pamphlétaires royalistes. Ayant pris pour devise Suum euique, un historien ne peut réhabiliter le Sénat qu'en en rappelant deux vagues souhaits de paix (1).

tenant ; il a oublié que c’est l'Empereur qui a sauvé une partie de ses membres des orages de la révolution, tiré de l'obscurité et protégé l’autre contre la haine de la nation. Le Sénat se fonde sur les articles de la révolution pour le renverser ; il ne rougit pas de faire des reproches à l'Empereur sans remarquer que, comme premier corps de l'État, il a pris part à tous les événements, Il est allé si loin, qu'il a osé accuser l'Empereur d’avoir changé les actes dans leur publication. Le monde entier sait qu'il n'avait pas besoin de tels artifices. Un signe était un ordre pour le Sénat, qui toujours faisait plus qu’on ne désirait de lui. » V. Damas Hinard. Napoléon, ses opinions..…., 1838, t. IL, p. 461.

(4) S. Durdent. Histoire critique du Sénat conservateur.

Paris, 1815.