La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

240 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

De même c’est à la « Constitution » de l’ancien régime que de Bonald rattachera sa politique traditionniste. On sait son système trinitaire et, quand sa philosophie descend de Dieu à la société, la distinction qu'il y fait de la cause, du moyen, de l'effet: du pouvoir (le Roi), du ministre (un patriciat), du sujet (le peuple). Le monarque est l'organe de la volonté divine ; si la volonté qu'il élabore est essentiellement simple et indivisible, l’action où elle s’accomplit est, au contraire, composée et divisible. Les monstres sont nécessaires comme un rapport naturel entre le pouvoir et le sujet. Les ministres sont appelés juges, guerriers, magistrats, fonctionnaires publics, jadis noblesse, ete. II faut de la fixité dans la volonté et par conséquent de la perpétuité dans la personne du souverain, sinon il n'y a aucune fixité dans l’action ; la perpétuité des hommes-ministres est doncune conséquence naturelle de celle du souverain, c’est-à-dire que, de mème que la monarchie doit ètre héréditaire, il doit y avoir hérédité des familles-nunistres. La chevalerie constituait autrefois celte partie du ministère publie qui est le ministère politique (la seconde étant le ministère religieux). Les noms de nobles, notables, noblesse, notabihité « viennent de notare, noto qui

Joseph de Maistre et de Bonald dans leur ensemble ; il suffirait au reste de résumer les beaux commentaires qu’en a donnés M. Faguet (Politiques et Moralistes, 1re série, Paris 1891), mais seulement en rappeler quelques arguments touchant notre sujet.