La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

THÉORIE DE M. DE BONALD DA

doivent se faire remarquer », les vertus étant le devoir de ces ministres dits aussi « gentilshommes, gentis homines, gentlemen, hommes de la nation, parce qu'ils sont spécialement dévoués à son service. »

« L'ordre dévoué au ministère publie est done, là où © il est dans sa nature, un corps de familles chargées « des fonctions publiques de juger et de combaitre, et «un séminaire d'hommes propres à remplir les grades € éminens de ces fonctions, d'hommes qui doivent trou«_ ver dans leurs familles des leçons de fidélité à l’État, « dans leur corps des exemples d'honneur, et dont € l'éducation et les habitudes doivent développer les ( talents et fortifier les vertus. Je ne dis pas que cela « soit toujours ainsi, mais je dis que cela doit être, (€ que cela peut être, que cela même a été et qu'il n’est (€ pas impossible que cela soit encore (1). »

Voilà donc, ramenée à d’autres prémisses, singulièrement exagérée et dans des vues toutes despotiques, au profit des familles co-soureraines ou ministres, la théorie maintes fois signalée déjà des pouvoirs intermédiaires, subordonnés et dépendants qui « constituent la nature du gouvernement monarchique » de ces canaux

(1) Essai analytique sur les lois naturelles de l'ordre social ou du pouvoir, du ministre et du sujet dans la Société, 2 édition, Paris, 1817, p. 239. — La première édition est de 1802. Voir aussi, pour le développement de celte théorie à laquelle nous ne pouvons consacrer qu’une courte mention, dans Législation primitive considérée dans les derriers temps par les seules lumières de la raison. À, IL, livre IL, le Traité du ministère public et notamment le chap. XIT : Nécessité du ministère politique.

16