La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

246 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES tions publiques, dans la Chambre des pairs, si les gentilshommes se rapprochent de la bourgeoisie et du peuple dans les conseils et jusque dans la Chambre les députés. Le dédoublement qui a assuré l'existence et la force de l’aristocratie anglaise n’est pas moins nécessaire pour fonder une aristocratie politique avec les débris de l’ancienne noblesse française. Si les paroles de Chateaubriand ne suffisaient pas à marquer combien cette vue apparaît alors nettement, on pourrait encore s’autoriser de ce passage du Tableau de la Constitution : « Un avenir analogue (à celui de la noblesse anglaise) s'offre à la noblesse française... Ces nobles bretons, si fiers, si francs, si braves ; ces barons languedociens, d’un sang si vieux et d’un cœur si loyal ; ces guerriers de la Vendée, si courageux et si fidèles ; tous ces gentilshommes des trente-deux provinces de la vieille France, dont les noms sont historiques et populaires. et à qui il ne faut qu'une Chambre des communes et un Walter Scott pour qu'ils le deviennent pour tout le monde, ne veulent pas finir à eux leur race... qui aspiÏ rent donc à la tribune populaire ; mais qu'ils sachent qu’il faut y monter sur les bras du peuple... (1). »

A ce premier élément modifié et dédoublé s’ajoutera la nouvelle noblesse impériale. Le Sénat, dans sa constitution, en a formellement disposé; M. de Montesquiou y a donné le consentement du roi; la déclaration de

(A) p. 647.