La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

256 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

nestes aux libertés publiques ces constitutions profanes inventées par des analystes pour dispenser des mœurs natives et nationales ». « Les parties de notre ancienne organisation qui ontsouffert nous coûteront moins à réparer que les nouvelles ne nous coûteront à établir », affirmait un membre du Conseil général de la HauteGaronne, M. de Villèle (1). Un prédicateur, qui avait célébré naguère en chaire la mission divine de Napoléon, prêchait à Paris que « toute Constitution est un régicide » (2). Des sermons dénonçaient l'erreur du siècle, la maladie des idées libérales (3). Dans les départements, des clubs déclamaient contre toute Constitution, et leurs adresses traitaient la Révolution de rébellion de vingtcinq ans à expier par l'obéissance absolue (4). Marignié (5) pressait le roi « d'en finir avec ce mot funèbre, avec ce mot funeste de constitution, et aussi avec ce mot de Hbéral, qui n’est pas français, qui n’est pas de la langue des Bossuet, Montesquieu et Fénelon. » M. de Montesquiou, qui conseillait au roi de créer 20,000 nobles

(1) Observations sur le projet de Constitution, rééditses dans les Mémoires de Villèle, t. L.

(2) Lanjuinais. Constitution de la Nation française avec un essai de traité historique et politique sur la Charte. Paris, 1819, ip 110

(3) Ibid.

(4) Ibid.

(5) Lettre à l'Empereur de Russie. 1814.