La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

258 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

l'ignorance où l’on se trouve touchant son histoire. « Là où commencent les premières lueurs du Gouvernement françois, là commencent aussi à se montrer celles de la Pairie. Ces lueurs ont cependant mal éclairé la plupart de nos Historiens qui nous ont laissé sur cette importante matière des connoïissances très imparfaites... » Du moins ces connaissances sont-elles, en 1814, suffisantes pour que si l’on veut, avec la Charte, reconnaître dans ces institutions anciennes le type des nouvelles, il soit indispensable d'inventer, avec Henrion de Pansey (1), un cinquième âge de la Parrie, € commençant au mois de juin 1814 ».

Les chansons de gestes et les romans de chevalerie célèbrent « douze pers » (2). Ce sont les grands feudataires de la couronne : six sont laïques dont trois dues et (rois comtes, qui tiennent les fiefs de Bourgogne, de Normandie, de Guyenne, de Flandre, de Toulouse, de Champagne ; les six pairs ecclésiastiques sont les archevèques et évêques, dues ou comtes, de Reims, de Laon, de Langres, de Noyon, de Châlons, de Beauvais. Qui lesa créés, de Charlemagne, de Hugues

(1) Des Pairs de France et de l'ancienne Constitution francoise, par M. le Président H. de P., Paris, 1816.

(2) Notamment dans le Æoman de Brut, écrit par Robert Wace au x siècle :

Douze comtes d’aulle puissance, Que l’on elamoit les pairs de France.