La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

L'ANCIENNE PAIRIE 299 Capet ou de Philippe Auguste ? Les derniers auteurs dissertent encore à la fin du xvirrsiècle sur leur origine. Gœzmann les fait remonter « au temps que les François habitaient en Germanie. » Des quatre âges de la pairie, le premier se termine quand les grands fiefs ont été peu à peu réunis au domaine ou, comme la Flandre, se sont séparés du royaume de France ; le second, qui commence en 1297, est caractérisé par l'érection de duchés en pairies par lettres patentes ; le troisième par l’accession des princes étrangers en 1505 ; le quatrième enfin par l'érection en duchés-pairies des plus notables seigneuries du royaume : on compte alors trentesix pairs. “Re 3 Les pairs ne relèvent que du roi ; ils constituent le premier ordre de l’État dans lequel, leur nom l'indique, ils sont égaux. Ils forment auprès du roi, une sorte de conseil d’optimates pour toutes les affaires qui intéressent la noblesse, les grands fiefs, la pairie, et, plus généralement, les intérêts du royaume (1). Aucun roi ne peut s'y soustraire. Les pairs de France ne peuvent être jugés, selon les principes communs à toute (1) Concilium optimatum quod non potest aliquis regum Francorum subterfugere [Mathieu Paris, ann. 1257). Duodecim pares Franciae ad quos negotia regni Spectant ardua (id. id.). Textes cités par M. Gasquet dans le Précis des institutions politéques et sociales de l'ancienne France, t. I, p. 36. V. sur. la pairie, dans cel ouvrage, les notions éparses aux chapitres du Pouvoir royal, de la Justice (t. I) et de la Noblesse (t. 11).