La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

960 LA REPRÉSENTANION DES ARISTOCRATIES

justice féodale, que par leurs égaux : « Un Pair de France, selon la définition qu'on donne encore au xvin siècle de sa dignité, est la première personne de l'État après le Roi, par lui constituée et nécessairement établie pour Juge naturel de la succession de la Couronne, et des Nobles du Roïaume, en toutes leurs Causes réelles et personnelles, qui se poursuivent en la Justice du Roi, et pour Conseiller né de Sa Majesté en tous ses Conseils, seul nécessaire pour la promulgation et pour la Réformation des Loix de l'État, lequel, par un privilège naturel, ne peut être jugé que par les autres Pairs, ses pareils en dignité, düement appelés et convoqués (1). »

Le pair de France doit assistance à son suzerain quand celui-ei agit en roi : il lui doit le service de cour, quand il s’agit d’un cas de pairie; l’aide féodale comme vassal immédiat dans les quatre cas ; le service d’ost pour la défense du royaume (2).

« La plus brillante pérogative de nos pairs, écrit Bullet, était le rang éminent qu'ils tenaient, et les fonctions importantes qu'ils exerçaient au sacre de nos rois : ils y occupaient la première place après lui. Le duc de Bourgogne, le premier des pairs laïques, chaus-

(4) D. B. (Le Laboureur). Histoire de la Pairie de France et du Parlement de Paris. Londres 1740, p. 9. Mais la prétendue Cour des pairs ne fut en réalité que la Cour du Roi, à laquelle s’adjoignaient les pairs semonds. V. Gasquet, t. I, p. 257.

(2) Gasquet, t. I, p. 37.