La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

L'ANCIENNE PAIRIE 261

sait au roi les éperons dorés, et par cette cérémonie le faisait chevalier. L’archevèque de Reims, le premier des pairs ecclésiastiques, mettait au-dessus de sa tête la couronne, que tous les autres pairs soutenaient avec lui (1). »

Mais que reste-t-il dès le xvn° siècle de la gloire de

Ù e , - - . « l’Etre le plus excellent qu'on puisse imaginer dans l'État après la Majesté Roïale » (2)? Aux dues et pairs qui prétendent l'emporter sur toute la noblesse, le Parlement, sous la Régence, rappelle cruellement que leurs ancêtres étaient roturiers. Il ne faut rien moins que l’entêtement de Saint-Simon pour assurer que le principe est encore sauf, quand les prérogatives abandonnent un personnel déchu :

« La dignité de pair est une, et la même qu’elle a été « dans tous les temps de la monarchie ; les possesseurs « nese ressemblent plus. Sur cette dissemblance on « consent d'aller aussi loin qu’on voudra, sur la mutila« tion des droits de la pairie, encore. C’est l'ouvrage « des temps et des rois, mais les rois ni les temps n’ont « pu l’anéantir, ce qui en reste est toujours la dignité « ancienne, la même qui fut toujours... Il faut une « injustice connue par une loi nouvelle pour préférer « les princes du sang et les bätards aux autres pairs

« dans la fonction du sacre, sans oser les en exelure, et « ces princes du sang et ces bâtards comme pairs, les

(1) Dissertation sur l'institution des Pairs de France, extraite du Becueil de dissertations sur la mythologie francaise. et publiée dans la collection Leber, t. VI, p. 223 etsuiv.

(2) Le Laboureur, op, cit., p. 53.