La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

262 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

« uns à titre de naissance par l’édit d'Henri IL, les « autres comme ayant des pairies dont ils sont titulaires « et revêtus. Jusque dans sa dernière décadence, sous « le plus jaloux et le plus autorisé des rois, il a fallu, « de son aveu même, l'intervention des pairs invités de « sa part chacun chez lui par le grand maître des céré« monies, au grand regret et dépit de ce bourgeois qui « n’oublia rien pour en être dispensé ; invités, dis-je, « à se trouver au parlement pour les renonciations res« pectives aux couronnes de France et d’Espagne des « princes en droit de les recueillir, par l'indispensable « nécessité de la pairie aux grandes sanctions de € VEtat. On ne parle, pour abréger, que de ce qui estsi « moderne et dans la plus grande daderes de cette « dignité ; plus on remonterait, plus trouverait-on des « pie au juste de la vérité que j'avance. Les lettres

érection y sont en tout formelles jusque par leurs « exceptions, et les évêques-pairs sont encore aujour€ d’hui exactement et précisément les mêmes qu'ils ont « été en tout temps pour les possessions et pour la € haïssance, et pour le fond et l’essence de la dignité, € en sorte que ce ne sont pas des images parlantes de ce « qu'ils furent autrefois, mais des vérités, des réalités, « et la propre existence même ; égaux en dignité aux « six anciens pairs laïques quoique si disproportionnés « d’ailleurs (1). »

Mais accorderait-on que la dignité reste en principe intacte jusqu'aux dernières années de l’ancien régime, on peut affirmer que, pour le fond et l'essence de la dignité, rien n’en subsiste dans la Pairie de la Charte,

(1) Mémoires, édit. Chéruel 1857, t. IX, p. 247,248.