La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

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« après quelques façons ils finironttoujours par entrer.» Ainsi se terminait ce dialogue entre deux hommes si

bien faits pour se pénétrer, ayant les mêmes appétits

violents et désabusés.

L'Acte additionnel, s'il ne retourne pas à Louis le Gros et à saint Louis, ne remonte pas moins loin dans les souvenirs quand il prétend conserver, modifier et perfectionner des actes constitutionnels, vieux de deux ou trois lustres à peine, mais qui portaient le sceau de l'Empire. Affirmation absurde, d’un effet désastreux, et qui, comme celle de Louis X VII, s’arrêtait aux périodes du préambule. Encore Benjamin Constant les avait-il marquées de sa manière dans le passage où l'Empereur annonçait s'être résolu à «investir les corps intermédiaires de la considération et du pouvoir désirables ». La Chambre haute redevenue législative, partageant avec le souverain et la seconde Chambre l'exercice de ce pouvoir, qu'est-ce sinon la Chambre des pairs de la Charte, dont elle garde le nom, sans ressemblance avec les fonctions du Sénat, libéralisée même, puisque ses séances sont publiques, que la faculté de supper le roi de proposer une loi, est simplifiée dans le droit d'y enviler le gouvernement, puisque surtout les pairs en nombre illimité, reçoivent de l'Empereur une . dignité non plus facultativement viagère ou hérédi-