La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

SESSION DE JUIN 1815 305 rager, et ils décourageront les autres avec toute l’autorité de leur expérience. (1) » Et les représentants de la bourgeoisie, qui seuls avec les hauts fonctionnaires, pouvaient prêter appui au souverain de toute la force de leur crainte des Bourbons, dès le rapport du duc de Vicence sur les affaires extérieures, s’effarent (2).

Bref, chacun se défend d’être, selon le mot de La Fayette, d'un club Napoléon.

« Les pairs doivent faire entendre un langage d'autant plus sévère qu'ils ont été élus par l'Empereur», dit un membre de la Chambre dans la discussion de l’adresse ; et le projet de l'adresse lui-même portait : « Si le succès répond à la Justice de notre cause et aux espérances que nous sommes accoutumés à COnCevoir de votre génie et de la bravoure de vos armées, la nation n'a plus à craindre que l'entrainement de la prospérité et la séduction de lu victoire » : A la demande de l'Empereur on remplaça cette formule par la suivante : « Nos institutions garantissent à l'Europe que jamais le gouvernement français ne peut être entrainé par les séductions de la victoire». Mais Napoléon, blessé, releva l’injure et répondit : « Messieurs, la lutte dans laquelle nous sommes engagés est sérieuse. L’entrainement de la prospérité n’est pas le danger qui nous menace; €'esl

(1) E. Pierre, op. cit., p. 374-375.

(2) V. de Vaulabelle, op. cit., €. IT, p. 237 et suiv. 20