La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

L'ORDONNANCGE DU 19 aAouT 1815 307

cela est chimérique... » Et c’est Ney qui achève de stupéfer les plus lâches. Puis l’on entendra le général La Bédoyère défendre ainsi les droits de Napoléon IT: « Qui s'oppose à cette résolution ? ceux qui ram« paient aux pieds de l'Empereur et qui l’abandon« nent dans le malheur; ceux qui sont pressés de « recevoir la loi des étrangers. Malheur aux vils « généraux qui l'ont trahi! Portons des lois en « vertu desquelles le nom du traître soit déclaré « infâme, sa maison ruinée, sa famille proscrite ; alors « plus de traîtres, plus de ces lâches manœuvres qui « ont amené la dernière catastrophe et dont peut-être « les complices et les auteurs siégent ici. »

Le tumulte apaisé, Drouot, enfin viendra célébrer l'Empire écrasé. Carnot, Boissy d’Anglas, de Pontécoulant, Rœderer, Lameth, Quinette, sont intervenus dans le débat. D’anciens parlementaires, des généraux, la Révolution bourgeoise, la Révolution militaire, il semble que tout un passé s'écroule là. Alors, la Chambre travaille à vide, amendant en vain des lois que les représentants maintiennent, ratifiant une Constitution, irrésolue, s’ajournant, reprenant séance, chassée de ses jardins par les troupes ennemies.

Ceux des pairs de 1814 qui avaient adhéré au gouvernement impérial furent déclarés démissionnaires dès la seconde Restauration. Leur dignité héréditaire n'avait pas duré trois mois ! Cependant le principe