La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

26 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

phétie (1) et tantôt sur un mode d’érudition ironique (2).— « Pour moi, faible et malheureuse créature que je suis, écrit M'° de Lespinasse, si j'avais à renaître, j'aimerais mieux être le dernier membre de la Chambre des Communes, que d’être même le roi de Prusse. Il n’y a que la gloire de Voltaire qui pourrait me consoler de ne pas être né Anglais » (3).

L'Esprit des Lois, au chapitre VI, traite de la constitution d'Angleterre; et, sans ce titre, sans les quelques

(4) CII est à croire qu’une Constitution qui a réglé les droits du roi, des nobles et du peuple, et dans laquelle chacun trouve sa sûreté, durera autant que les choses humaines peuvent durer. Il est à croire que les États qui ne sont pas fondés sur de tels principes éprouveront des révolutions. »

Lettres philosophiques, lettre 69.

(2) « Les membres du Parlement d'Angleterre aiment à se comparer aux anciens Romains autant qu'ils le peuvent. Il y a un Sénat à Londres, dont quelques membres sont soupçonnés, quoique à torb sans doute, de vendre leurs voix à l’occasion, comme on faisait à Rome. Voilà toute la ressemblance. »

Id, lettre 9.

Ou encore Vollaire promène Amazan par l’Angeterre, il y rencontre un sénateur albionien : « Chacun sait que dès lors il y avait un Parlement, et qu’il s'appelait Witenagemot, ce qui signifie : l’Assemblée des gens d'esprit. »

(La princesse de Babylone, chap. XVI).

(3) V. de Rémusat. L’Angleterre au dix-huitième siècle, Paris, 1856. (Introduction)