La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

LES PARTIS DANS LES ÉTATS 49 voix dans l'Assemblée et peut-être un peu de la politiquedugouvernement,. Or, tandis que lescahiers n’ontrien résolu, à peine les États se sont-ils réunis, que déjà la question semble fort engagée. L'arrogance des aristocrates irrite le bas clergé et les « Communes ». Ces aristocrates, s'isolent, se désintéressent: désertent. Le partimoyen théorise ; mais, dans une assemblée sans cohésion, sans éducation politique, de la théorie à l'utopie, nul obstacle. Les enragés sont près de triompher : « Ce sont les plus déraisonnables, mais les plus affirmatifs, et, dans la Chambre comme dans la nation, les casse-cou deviennent les conducteurs (1) ». Du moment que le débat se trouvait établi sur des distinctions de personnes et non sur des distinctions de propriété, le nombre ne devait pas tarder à être seul considéré: au petit groupe des privilégiés, s’opposait la masse des citoyens de droit commun, € Retranchez par la pensée tous les gens d'église, retranchez même toute la noblesse, vous aurez encore la nation. » Et, cette nation, réduite à sa majorité est, d’après Rousseau, souveraine. Unité de composition, unité de volonté, unité de l'assemblée où se reflète cette composition, où s’élabore et s'exerce en fait cette volonté, voilà les trois termes de la politique qui, après des incidents qu'ilest inutile de rappeler ici, aboutit à la célèbre « Motion de l'abbé Siez [sie] (2) » et à la forma

(1) Taine. Origines de la France contemp., t. 1, p. 162 et suiv. (2) « La représentation nationale étant une et hulivisible, aueun des députés, dans quelque ordre ou classe qu'il soit choisi, n’a le

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