La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795
[ 134 T
Telles font cependant encore les racines du fanatifme démocratique de ce Genevois, que, tout en dé plorant la feconde infurreétion comme une œuvre de barbarie, il n’en perfifte pas moins à défendre celle de 1792, comme le chef-d'œuvre de la raifon & de la philofophie ; & qu'il fe dit toujours le meilleur ami de la liberté; comme s’il avait pu inventer quelque nouvelle efpèce de liberté, qui ne confiftât pas toute entière dans l'autorité des loix ; ou comme s’il pouvait nier d’avoir aidé à renverfer les anciennes, & d’avoir laïffé violer les nouvelles |
Je fuis loin de le foupçonner d’avoir trempé dans les attentats du 19 Juillet; mais quoiqu'il fût inftruit plufieurs jours à l’avance, qu’on organifait une infurreétion,: il fe contenta d’aller pérorer contre elle dans le grand Club, où fa voix fut aifément étouffée ; & lorfque cette infurreétion eût éclaté, il fe borna à répandre des larmes ftériles, tandis qu’on verfait le fang autour de lui. Ileft vrai qu’à peine furent confommés les crimes dont il venait de refter fpectateur confterné, qu’il s’eft mis à publter des Jérémiades, où il attefte les angoiffes auxquelles il s’eft trouvé en proie pendant la violation des loix, pour le maintien defquelles il devait mourir à fon pote, puifqu’il s'était fait confier celui de leur défenfeur.
Peut-être ne fera-t-il pas inutile d’ajouter ici, qu'avant cette époque, cet eccléfaftique était Régent de Collége, place qu’il honorait, où il était honoré, & dont il rempliffait tous les devoirs d’une manière diftinguée. Tout-à-coup, brülant de fortir de fa fphère, il fe crut en état de donner à fa