La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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leur réunion prochaine ou tardive autour de l’ancien régime, eft d'autant plus affurée, que ce mot, tout profcrit qu’il eft autour d’eux, ne peut leur rappeler

permettant jamais de donner le caraëtère de loix à aucune efpèce d’attes arrachés par des violences, foit du dedans, foit du dehors. C’eit ce principe qui, après la mort du Comte de Vergennes, rallia tous les citoyens pour renverfer la Conftitution qu’il leur avait impofée en 1782, Leur attachement inébranlable à ce principe confervateur peut feul les fauver encore. Si l’on entreprend de changer, non-feulement ce qui exifte, mais ce qui exiftait, à quoi s’arrétera-t-on? Où trouverd-t-on le concert des opinions ? & quelle confiance pourrait-on placer dans la durée de toute capi+ tulation coupable qui en réfulterait ? Ce dont il doit être aujours d’hui queftion, ce n’eft point d’ariftocratifer, ay de démocratifer la Conftitution renverfée en 1792, mais uniquement de la réta. blir. C’elt vers ce point fixe & unique qu’il faut que les Genevois rétrogradent. Si leur Conftitution n’eft pas parfaire, elle contient du moins en elle-même tous les moyens de perfectionnemens, Quand tontes fes formes conflitutives lui auront été rendues, c’eft alors & alors feulement que, fi les circonf. tances le requièrent, ils pourront toucher, mais avec lenteur & réflexions, à un corps de loix, qui préfentent un enfemble complet, & une organifation éprouvée, dont ils connaiflent fi bien tous les réfultats.

Le Genevois ami des anciennes loix n’a donc, pour le préfent & pour le futur, qu’un feul moyen de falut; c’eft de fe foumettre, temporairement, aux nouvelles loix, & d’en aider même les miniftres provifoires, en tout ce qui concerne la police &. le maintien de l'ordre focial; mais pour tout ce qui concerne l’ordre politique, cet ami des loix renverfées doit refter abfolument paffif 3 il doit fe condamner à la plus profonde inattion, en attendant que fe dénoue la grande révolution à laquelle celle de Genève eft fubordonnée. Qu'il fe rappelle que les Girondins m'ont permis à fa patrie de refter détachée de leur Jifiéme politique que fous la condition exprefle qu’elle oBEIRAIT À LEUR 1MPULSION MORALE. Îl ne refle donc, pour le moment, à Ge-