La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795
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rétrograder avec quelque confiance vers fon awcien régime. Quelqu’obfcur que foit l’avenir, quelque trifte que foit le préfent, le parti des loix ne peut point fe permettre de compoler avec elles. Leurs anciens miniftres leur doivent, ils fe doivent à euxmêmes de ne prêter l'oreille à aucune autre propofition qu’à celle de replacer la République précilément au point où elle en était lorfque le parti Girondin la condamna au facrifice de fes loix antiques. Tels font les trois partis qui la divifent (r); mais
(1) I fe forme, dit-on, un quatrième parti, qui prétend fe placer également entre les anarchiftes de 1794, les partifans de la révolution de 1792, & ceux de la Conftitution qu’elle renverfa. Cette efpèce de Coalition n’a préfenté jufqu’ici qu’un mélange d'efforts impuiflans & confus ; elle eft compofée des hommes les moins marquans des deux derniers partis ; hommes faibles & timides, qui acheteraient volontiers une paix momentanée par les facrifices les plus durables, & qui ne favent jamais diffinguer les époques où la modération cefle d’être une vertu, & devient même uncrime. Trois d’entre eux viennent d’accepter hardiment la ommiflion d’efflayer quelque efpèce d’amalgame entre le nouveau Code de la Convention Genevoife, & les anciennes loix qu’elle avait mifes au rebut avec tant de dédain.
Ces trois Commiflaires fe figureraient-ils qu’il leur fût permis de corriger une ulurpation violente par un arbitrage amical ? Auraient-ils oublié que toute loi, tout changement, introduit par la violation des formes conflitutives doit être eFacé jufqu'à fa
dernière trace, lorfqu’on veut revenir à l’ordre ? Aucun principe
n'eft plus néceflaire quec celui-là, dans un Etat libre, & fur.tout
dans un petit Etat dépendant de fes voifins par fa faiblefle, Com- :
mentles Genevois avaïent-ils préfervé fi heureufement jufqu’ici leurs loix, des innovations du peuple, des ufurpations de l’ariftocratie,
& des attentats de la Cour de France? Ce fut fur-touten nee
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