La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

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ment nouvelles, — la transformation de l’industrie par le machinisme, — accoucheraient cette Révolution. L'heure où parut le babouvisme en explique assurément la naissance, mais aussi la prompte défaite : on comprend qu'il se soit produit à cette date, et il était cependant prématuré. D'ailleurs, il n'y avait là qu'une doctrine partielle. Et comment, prématurée, eût-elle été complète ?

La grande industrie, on l’a vu, s’annonçait sur quelques points du territoire ; maïs il lui manquait, pour se développer, les inventions mécaniques qui, d’un progrès si rapide, allaient déterminer, au dix-neuvième siècle, par toute l'Europe, par toute la terre civilisée, cette prodigieuse évolution industrielle, croissant triomphe de la bourgeoisie capitaliste et en même temps vaste berceau de la puissance ouvrière, si l'on peut ainsi dire.

Du moins, en France, le machinisme naïssait à peine, alors qu’en Angleterre il faisait déjà ses premiers pas, ou, plutôt, commençait à modifier sérieusement les conditions du travail, grâce à invention de la navette volante pour les tisserands (4760), de la mule-jenny pour le filage du coton et de la laine (1764), et d’autres machines, dues au génie des Cartwright et des Watt.

C’est en 1812 seulement qu'apparaît chez nous, dans une filature, le premier moteur à vapeur. Et ce n’est guère qu'en 1814 que commence la trans-