La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

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parce que leur destruction était nécessaire au salut de l'État ; si le clergé conserve ses biens, l’ordre du clergé n’est pas encore détruit. Vous consacrez son indépendance... » Argument que

Mme de Staël a fortement présenté à son tour

dans ses Considérations sur la Révolution française. « Du moment que la constitution de l'État changeait, il n’eût pas été sage de laisser au clergé des richesses qui pouvaient lui servir à regagner l'influence politique dont on voulait le priver. Depuis la destruction des Albigeois par le fer et le feu, depuis les supplices des protestants sous François 1°, le massacre de la SaintBarthélemy, la révocation de l'Édit de Nantes et la guerre des Cévennes, le clergé français a constamment prèché et préche encore l'intolérance ; la liberté des cultes ne pouvait se concilier avec les opinions des prêtres qui protestent contre elle, si on leur laissait une existence politique, ou si leur grande fortune les mettait en état de reconquérir cette existence qu'ils ne cesseront jamais de regretter. L'Église ne recule pas plus que les émigrés n'avancent ; il faut conformer les institutions à cette certitude (1). »

La question, vous le voyez, était donc un peu plus complexe qu’on ne pourrait l’imaginer d’après Taine, Elle était politique autant que financière ; et politique, non pas dans un sens idéologique, comme Taine encore le prétend, hanté

(1) Deuxième partie, ch. XIII.