La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

LA RÉVOLUTION ET L'ÉGLISE 59

qu’il est par le Contrat social ainsi que par un fantôme, mais au sens le plus réaliste du mot.

Parlerai-je maintenant de la fameuse création qui fut la conséquence du vote émis dans cette journée si révolutionnaire, et cependant traditionaliste aussi, du 2 novembre 1789. Parlerai-je des assignats? Si je ne me trompe, ils n'appartiennent pas à mon sujet, qui est, d'ailleurs, assez riche pour s’en passer : il n’est que trop riche! Les opérations de finance au moyen desquelles s’accomplit la vente des biens nationaïisés (ou nationaux), c'est le conférencier de dimanche prochain qui devra s’en occuper ; je lui souhaite bonne chance — et très sincèrement — vous me croyez sans peine. Je ferai toutefois observer aujourd’hui qu’il était impossible de procéder à cette vente des biens énormes de l'Église sans créer un papier-monnaie, car le numéraire de la France ne dépassait guère, alors, deux milliards, moitié seulement, vous le savez, de la valeur de ces biens!

Et j'en aurai fini avec l’œuvre anticléricale de la Constituante et dela Législative, quand j'aurai dit le nécessaire sur la suppression des ordres monastiques (1790 et 1792).

Autant ce fut une folie de vouloir démocratiser l'Église pour la faire absolument gallicane, autant c'était chose facile ct, d'avance, populaire que d'ouvrir les couvents pour, ensuite, les fermer. Celles des congrégations masculines et surtout