La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

62 LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

parte alors était empereur, — le décret du 3 messidor portait ceci : « Les lois qui s’opposent à l'admission de tout ordre religieux dans lequel on se lie par des vœux perpétuels continueront d'être exécutées dans leur forme et teneur. »

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A présent, supposez que la France révolutionmaire n’ait pas eu à se défendre contre l’Europe monarchique et féodale ; elle n'aurait pas eu, c'est évident, à se montrer si dure pour les prêtres réfractaires, fauteurs de guerre civile, et, selon toute apparence, elle eüt permis aux moines, restés fidèles à leurs vœux, de vivre et de mourir tranquilles dans les derniers monastères où ils s'étaient réunis.

On ne saurait parler de la Révolution, à partir d'un certain moment, sans tenir le plus grand compte de ce fait immense : la guerre. C'est elle qui dévia la Révolution, qui lui fit renier effectivement, par la terreur, ses principes de liberté, d'humanité ; elle seule est responsable de ce que nos tendres adversaires appellent les crimes de 93 et de 94 ; crimes dont un grand nombre ne furent, en réalité, suivant un mot de José Maria de Heredia, que « d’atroces vertus » : oui, d'atroces et nécessaires vertus où la France des Droits de l Homme puisa la force de vaincre, non seulement pour elle, mais pour le monde.