La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

LA RÉVOLUTION ET L'ÉGLISE 6%

Sans la guerre non plus, d’ailleurs, l'esprit révolutionnaire ne serait pas allé jusqu'à s’attaquer au dogme, jusqu’à tenter, comme il arriva en 1793, de déchristianiser la France.

Mirabeau avait dit un jour : « Il faut décatholiciser la France, » En novembre 1793, la Commune de Paris, sous l'influence de Chaumette et d'Hébert, concut l’idée de déchristianiser la patrie nouvelle ; idée qui, aussi bien, germait, çà et là, depuis quelques mois, car, a fait justement. observer M. Aulard, « elle naquit dans cette période si critique où la Révolution eut à lutter à la fois contre la Vendée et contre l’Europe ». Idée que le plus éloquent des Girondins, Vergniaud, avait exprimée à sa manière dès avril, et qui se manifesta d’abord en province par des actes d’iconoclastie assurément déplorables, mais très curieux pour l'historien ; idée qui, le 10 août 1793, imprima un caractère naturiste alors tout nouveau à cette Féle de la Régénération où, sur l'emplacement de la Bastille, une statue de la Nature, avec cette inscription : « Nous sommes tous ses enfants », reçut l'hommage de la Convention ; idée enfin, qui, avant d'aboutir au culte de la Raison, son triomphe et sa perte, suscita l’œuvre législative la plus hardie, philosophiquement parlant, ce calendrier républicain, si conforme au rythme de l’année, si poétique avec ses beaux noms de mois qui riment par saisons, et composé de telle sorte, d'un bout à l’autre, qu'il