La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

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semblait vraiment inaugurer une ère nouvelle, l’ère du travail glorifié et de la pensée définitivement affranchie. (Soit dit en passant, il dura jusqu’au 1* janvier 1806.)

Mais surtout cela, qui est si intéressant, je ne peux que vous renvoyer à l’excellent essai de M. Aulard : Le Culte de la Raison et le Culte de l'Être suprême. Ârrivons à novembre, au drame.

Le 7, coup de théâtre. Secrètement stylé, la nuit précédente, l’évêque de Paris, Gobel, vient abdiquer devant la Convention ; il dépose sa croix et son anneau et se coiffe du bonnet rouge. C’est une victoire pour la Commune, qui, le soir même, décide de fêter la Raison à Notre-Dame, le 10.

Ce 10, la fête ! la première du culte. La Convention n'y paraît qu'après la cérémonie ; mais, sur la demande de Chaumette, elle a décrété que Notre-Dame serait désormais le {emple de la Raison. « En réalité, dit M. Aulard, elle fut plus étonnée que séduite. »

Le 21, nouveau coup de théâtre : Robespierre contre la Commune ! Robespierre, — le disciple de Rousseau, — qui prononce aux Jacobins un admirable et foudroyant discours contre l’athéisme. — « On a supposé, s’écrie-t-il, que la Convention avait proscrit le culte catholique. Non, la Convention n’a point fait cette démarche téméraire. La Convention ne la fera jamais. Son intention est de maintenir la liberté des cultes qu’elle a proclamée. On a dénoncé des prêtres pour avoir dit la messe.