La Serbie

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-sen dans une proclamation

Dimanche, 6 Janvier 1918 - Ne 1

PAUVRE SERBIE

ren

Encore un témoignage sur le régime austro-bulgare en Serbie

Le « Telegraaf » du 12 octobre a publié l’article

suivant dû à la plume de M. G. Smits :

La Serbie était un pays riche. Ceci nous

paraît paradoxal à nous, Hollandais, qui nous nous imaginions toujours que la Ser-

bie était un pays de montagnes incultes,

avec une population sans besoin; nous

avions aussi entendu dire des Serbes qu'ils dormaient tout aussi bien sur la dure, en plein air ou sur le sol battu d'une grange

misérable, que nous dans une chambre bien

chauffée, dans un lit bien doux, et que les Serbes pouvaient vivre en se nourrissant de pain sec et de quelques oignons.

C'est vrai: le paysan serbe vit très so-

‘brement et ne connaît aucun luxe, Suivant

nos conceptions du moins. Et pourtant la Serbie était riche. Il y avait toujours des vivres en abondance et la famine, telle qu'elle se présentait parfois dans la riche Roumanie, était inconnue des Serbes. Les Serbes possédaient un cheptel remarquable : des bœufs, des vaches, des moutons et des

orcs. La viande était bon marché en Serie. Le froment, le seigle, le maïs croissaient en abondance et le pain était ex-

cellent. Les poulets, les oies, les canards,

les dindons y étaient innombrables. Les

œufs y étaient à un prix dérisoire. On ne manquait pas de fruits: les prunes, les pommes, les poires.et les raisins y abondaient. Le vin y était excellent. Et les entrepôts ainsi que les magasins des mar-

chands serbes étaient bondés jusqu’à craquer des produits de l'industrie qui devaient être importés de l'étranger. Les Serbes se disaient: Nous ne connaîtrons jamais la famine ni la disette, quand même la guerre durerait longtemps. Les Serbes auraient eu raison, s'ils avaient réussi à tenir l'ennemi hors des frontières.

La Serbie était riche. Mais à présent elle est pauvre. Car ses richesses ont été volées et pillées par les Allemands, les Bulgares et les Autrichiens, qui ont vidé le pays et qui ont réduit la population à la mendicité.

Nous ne luttons pas contre le peuple serbe, mais contre le roi de Serbie et son armée, disait le feld-maréchal von Mackenw’il a fait afficher aux coins des rues de Nisch. Vraiment, Excellence? Certes, vous n’avez pas fait abattre les Serbes, quand ils se sont bénévolement laissé dépouiller de tout. Vous, vos soldats et vos dignes alliés, vous avez fait bon marché de ce que le travail serbe avait produit sur le sol serbe et vous avez plongé les Serbes dans une misère tellement profonde que mêne le soleil éclatant de la Serbie ne pouvait plus chasser les ténèbres dans leurs âmes.

Lorsque les Allemands ont pris pied sur le sol de la Serbie, ils ont été stupéfaits de sa richesse. On leur avait raconté que les Serbes étaient très courageux, mais que le pays serbe était pauvre, oh! si pauvre. Lorsqu'ils sont arrivés en Serbie. les Allemands ont vu que les Serbes étaient effectivement très courageux, mais que le pays était riche. Et à présent? Les Serbes sont demeurés tout aussi courageux, mais le pays est devenu malheureux. « Là où un Hun ou un Tartare ont posé le pied, l'herbe même ne croît plus jamais. »

Les Allemands, les Autrichiens etles Bulgas n'étaient pas encore depuis un mois en erbie que le pays avait été complètement vidé. Le cheptel avait disparu. Les magasins et les entrepôts avaient été vidés. Ber-

lin mangeait de la viande de bœuf serbe,:

et les soldats allemands se régalaient de porc, de mouton ou de volaille trouvée en Serbie. Et ils s’'étonnaient encore que les œufs fussent si chers. :

Les vainqueurs réquisitionnaient, avec des bons véritables ou faux. Les véritables bons allemands étaient payés au rabais par les Allemands, avec des déductions allant de 20 à 45!/,, que les Allemands s’attribuaient sur les prix qu'ils avaient fixés euxmêmes. Les faux bons, c'est-à-dire ceux qui avaient été signés d’un nom fictif, n'étaient pas payés. Les Bulgares aussi payaient en bons. sur la lune.

Non seulement on réquisitionnait, mais on pillait également. Les habitations à Nisch, par exemple, qui avaient été abandonnées par les Serbes, lors de l'entrée des Bulgares, ont été pillées par les Bulgares, et les vêtements et les meubles des propriétaires ont été vendus publiquement, soit à Nisch, soit ailleuts. Le produit de ces objets volés a disparu, je dirai seulement dans les caisses de l’État bulgare. Des tonneaux remplis de vin, de cognac, des chariots entiers d’objets manufacturés, de comestibles ont été

pillés par les Bulgares et les livres de commerce des propriétaires ont été brûlés.

J'ai été emprisonné par les Allemands dans une grande habitation particulière à Nisch, qui avait été transformée en prison.

À cause de mon état de santé, on me permettait cependant de circuler librement dans la cour de cette habitation, mais j'étais naturellement surveillé par des soldats ‘allemands avec l’arme chargée.

Cette cour était fermée devant par l'habitation qui avait été convertie en prison, et derrière, par deux grands magasins. Dans ces magasins, les Bulgares avaient enfermé les marchandises qu’ils avaient volées à un négociant que je connaissais. Ces marchandises représentaient, d'après mon évaluation, une valeur de 40 à 50 mille florins. Elles ont été inventoriées très soigneusement par les officiers bulgares et leurs subordonnés et ensuite elles ont été enlevées par chariots entiers.

Certain jour, comme presque tous ces approvisionnements étaient chargés et que je me promenais dans la cour de la prison, un officier bulgare se dirigea vers moi et m'adressa la parole.

« Monsieur, parlez-vous français? » me demanda:t-il.

« Mais oui Monsieur, » répondis-je.

« Je voulais demander quelque chose au Feldwebel, ayez la bonté de me le traduire. »

« Le Feldwebel n’est pas ici, Monsieur. »

« C'est dommage. »

Et un moment après il poursuivit : « Nous voulons exécuter un acte en quoi votre présence nous gêne. »

J'en avais assez du français que parlait ce Bulgare, et je répondis brièvement : « Je quitterai la cour. »

Grands Dieux, quels ânes, songeai-je, mais je quittai la cour et …cherchai un endroit d’où je pouvais, sans être vu, observer quel était l'acte pour l'accomplissement duquel j'étais gênant, et que les Bulgares commettre.

Les Bulgares dressèrent un petit bûcher de paille, de papier et d’un peu de bois sec. Le bûcher fut allumé et lorsque la flamme était haute, des soldats bulgares arrivèrent avec de grands livres de commerce qu'ils détruisirent à coups de bottes et dont ils jetèrent les morceaux au feu.

Ah, ah, me dis-je, ces Messieurs détruisent les preuves de leur vol, et lorsqu'après la guerre le propriétaire voudra intenter à l'Etat bulgare un procès pour obtenir la valeur des marchandises volées, il n'aura aucune preuve.

Tout ce qui avait quelque valeur a été enlevé de Serbie, jusqu'aux objets de ménage en cuivre des Serbes. On dit en Serbie que les « Pickelhauben » sont des voleurs de cuivre. Par contre, on a inondé le pays du papier-monnaie autrichien, qui est dénué de toute valeur. Il va de soi que tout ce qu’on peut encore trouver en Serbie ou ce qu'on y importe de temps en temps est à un prix fou. C’est ainsi qu'on payait au mois de septembre de cette année : de 800 à 1000 francs pour un porc, 16 francs pour le sucre, 33 francs pour du saindoux, 8 francs pour la farine, 50 francs pour le café, 15 francs pour du savon mou à faire la lessive, si du moins on pouvait trouver ces articles. Pour une paire de chaussures ordinaires, on payait de 120 à 140 francs, pour une chemise de dame et un pantalon de dame, de 100 à 130 francs, pour une bobine de fil de 1000 yards de 7 à 8 francs, et pour une paire de demi-semelles et de talons de 40 à 50 irancs.

Ces chiffres sont éloquents plus que de gros livres. Ils mettent à nu toute la détresse dans laquelle le vainqueur a plongé la Serbie.

Et malgré cela, le courage ne quitte pas le peuple serbe. Il espère encore la délivrance et il ne peut pas se représenter pour l'avenir une Serbie qui ne serait point libre. Le Serbe ne sait pas que l’Autrichien voudrait quitter son pays s'il pouvait seulement obtenir la paix: le Serbe ne sait pas non plus que la monarchie danubienne est à la veille de la banqueroute. Et pourtant, il continue d'espérer. Une fois seulement, il a baissé la tête; c'est lorsque ses oppresseurs lui ont fait savoir que la révolution avait éclaté en Russie et que ce pays ne l’aiderait plus. Car on a tu soigneusement aux Serbes que l’Angleterre ne conclurait jamais une paix qui n’assurerait pas la.complète libération de la Serbie.

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LA SERBIE

LETTRE DE RUSSIE

VIIL — La terreur des quatre bâtards de la révolution russe

Nul n’est aussi désillusionné et atteint au cœur par les pourparlers de paix entre maximalistes et Centraux que le peuple serbe, opprimé par l’Autriche-Hongrie. Les relations russo-serbes à travers l'histoire, sont singulières : neuf fois, depuis Pierre le Grand, la Russie s’est érigée en protectrice des Serbes, et chaque fois quelque catastrophe l’a forcée de laisser sa protégée dans l'embarras, la livrant à l’extermination, soit de la part du sultan de Constantinople, soit de la part de celui de Vienne. Chaque fois la Russie disait: « Cette fois-ci nous n’étions pas encore assez préparés, mais la prochaine fois vous verrez ». Et voilà, que, la dernière de ces « prochaines fois », quelques bâtards de la révolution russe vendent le peuple serbe impudemment aux capitalistes-impérialistes de Vienne et Budapest, le livrent à l'exploitation des féodalistes magyars. Cependant, il serait injuste de nier toute efficacité de la protection russe: sans elle, le peuple serbe aurait probablement été anéanti depuis longtemps; c’est ce qu’a inspiré au célèbre poète tchèque, Jan Kollar, l’idée que la mission de la Russie était la libération intégrale de tous les Slaves, du joug germano-magyaro-turc. Le dictateur magyar, en 1848, Lajos Kossuth, s'est emparé de cette expression poétique d'un ardent désir de liberté, pour en faire l’épouvantail du « panslavisme ». Et il réussit si bien que la sobre et fière Albion ellemême en eut peur et que Beaconsfield-Disraeli consentit à ce que la Bosnie-Herzégovine ne fût pas unie à la Serbie, mais cédée à l'occupation autrichienne. Que le nombre des Slaves asservis par la double monarchie augmentât, peu importe, pourvu que le « danger panslaviste » fût évité. Ce qu'ils ont dû rire sous cape, ces farceurs adroits de Budapest et Vienne! Maintenant, l'Angleterre expie le faux-pas de Beaconsfield et Lloyd George se donne la torture pour en paralyser les suites.

En Russie même, le panslavisme eut des représentants peu capables d'exercer une influence profonde sur le peuple russe: le trop fameux Katkov était plutôt une sorte de provocateur que panslaviste sincère. Avec plus d'enthousiasme, quoique avec peu d'entendement, le peuple s’attacha aux différentes théories anarchistes, soit celle de Pierre Kropotkine, soit celle de Tolstoï, qui, d’ailleurs, se distingue de toutes les autres, en ce qu’el'e réprouve toute violence, aussi bien celle des révolutionnaires que celle du gouvernement. Toutes ces tendances, quelquefois nobles en elles-mêmes, ont ceci de commun qu’elles sont au moins indlfférentes, sinon hostiles à l'égard de l’idée nationale russe et slave. Ces tendances n'infectèrent point les ennemis vigilants mais leur donnèrent seulement les moyens de désagréger la Russie.

Un seul parmi les grands fils de la Grande Russie embrassa l'idée d’une Russie indivisible et d’une confédération libre de tous les Slaves, basée sur l'amitié et affirma le droit de la Russie sur Constantinople. C'était Dostoïevski. Mais presque personne ne comprit son ardeur ; les plus loyaux parmi ses adversaires le traitaient comme une aberration pure et simple, tandis que la plupart, Russes et non-Russes, le calomniaient à qui mieux mieux, comme valet de l’autocratie, de l’orthodoxie, du panslavisme, de l'impérialisme. Alexandre Il a suiv son cercueil! Partout ailleurs on aurait loué un monarque pour un tel geste; rendu par un empereur russe, fft-ce même le tsar-libérateur, cet hommage ne servit qu'à abîmer la réputation de celui à qui il a été rendu. Nul n’a peint avec autant de lucidité les maladies de l'âme russe, ergo c’est Dostoïevski qui est malade. Tel un aliéné qui prend son médecin pour un fou et se considère parfaitement normal. /

En un mot, on ne reconnut pas à Dostoïevski le droit de parler au nom du peuple russe. Et maintenant, quatre bâtards de la révolution, OulianovLénine, Bronstein-Trotzki, Apfelbaum-Zinoviov, Rosenfeld-Kamenev, sont considérés dignes de représenter ce peuple!

C'est la classe intellectuelle russe toute entière qui est responsable du développement tragi-comique de la Révolution. Partout ailleurs, depuis les philosophes hindous jusqu'à nos jours, un homme pensant est idéiste ou positiviste, matérialiste ou métaphysicien; chez les Russes, tout cela n’est pas de rigueur, pour eux, lepoint de vue, le point de départ, la racine de toutes choses, c’est l'instinct social. L'homme russe est tellement absorbé par la Société qu'il n’a pas le temps de réfléchir sur lui-même. Il est social-révolutionnaire ou contre-révolutionnaire agrarien, il est socialiste de n'importe quelle nuance, et comme tel contre-capitaliste, ou bien il est de religion réactionnaire, c'est-à-dire adhérent de l’ordre social actuel. Mais toujours son « credo » est l'instinct social. Et l’homme guidé par l'instinct, n'importe lequel, est toujours empressé, affairé, mais sans jamais concevoir clairement son but. Les intellectuels russes sont tous des social-instinctivistes agissant pour le bonheur futur de l'humanité — surtout celle de la planète Mars.

La majorité des leaders des intellectuels-prolétaires est composée d'hommes de formation inachevée, de demi-savants et demi-étudiants de la race des Khazares, connue généralement, sous le nom de Juifs russes. La vieille chronique dite de Nestor

er

mentionne les Khazares sur le Dniepre, qui embrassèrent la religion de Moïse, tandis que les Russes se firent baptiser selon le rite grec. Il y avait plus tard une immigration de vrais Juifs d’autres pays; mais jusqu’à nos jours le type khazar saute aux yeux parmi les Israélites russes. Et tandis que les Juifs allemands et autrichiens-hongrois nourrissent l'impérialisme allemand et magyar, les israéliteskhazars russes travaillent de toutes leurs forces

contre l'Etat russe, Ils préfèrent une existence sordide à tout travail pénible, mais autant que possi-

ble ils se transforment de pauvres en parasites des

pauvres, en « organisateurs » des masses laborieu-

ses. Des pogroms organisés par la police secrète

et encouragés par des généraux aux noms allemands

(par exemple Kaulbars), servirent à souiller le nom

du peuple russe et à serrer les liens entre les Juifs

de Vienne et Budapest et leurs coreligionnaires en

Russie, ce qui assura à maints Khazars les moyens

de mener, dans les colonies d'émigrés russes, une

vie d’éternel étudiant et d’éternel bavardage à base

du catéchisme socialiste. Ainsi se forma un fort

contingent de fervents austrophiles.

Au congrès social-démocrate à Insbruck, peu d’années avant la guerre, Bronstein-Trotzki remercia publiquement la social-démocratie autrichienne de l'appui financier prêté à la social-démocratie russe, dirigée par des israélites-khazars !

Tout le monde se demande aujourd’hui, si Lénine, Bronstein et Cie, sont des fous ou des agents de l'Allemagne. J'ai déjà parlé des liens secrets entre le comité révolutionnaire russe et le ministère des affaires étrangères autrichien-hongrois, à partir de 1879, quand Kalnoky était ambassadeur à Pétrograde. Le procès Soukhomlinov y apporte quelque lumière, en éclaircissant la mort de Stolypine. Celuici avait transféré Miassoïedov de Verjbohvo à Samara, disant qu'il fallait absolument que cet homme fût éloigné à une trentaine de méridiens de la frontière allemande, et il voulait demander au tzar la démission de Soukhomlinov. Voilà pourquoi le « révolutionnaire » Bagrov, Khazar, a tiré sur Stolypine et non pas sur le tzar qui, pourtant, se trouvait à quelques pas de là. Il est significatif que Bronstein-Trotzki ait parlé de cet assassinat dans le même discours, où il remerciait les socialistesdémocrates autrichiens. Mais il n’en a pas dit la vérité, bien entendu, savoir que Stolypine a été assassiné non en tant qu'autocrate-réactionnaire, mais parce qu'il avait dit aux révolutionnaireskhazars: « Vous avez intérêt à voir la Russie ébranlée; moi je veux qu’elle soit grande! »

Les bâtards de la révolution russe sont intimement liés à l’Autriche par un long passé; et ils savent que l'Autriche pourrait les menacer de publier des « traités secrets » autrement compromettants que ceux qu'a publiés Bronstein-Trotzki en trahissant les alliés de la Russie.

Ils ne sont ni fous, ces bâtards de la révolution, ni essentiellement agents de l'Allemagne: ils sont en première ligne des complices de l’Autriche-Hongrie, forcés de la sauver coûte que coûte. À cet effet, ils doivent:

1) démoraliser l'armée russe jusqu'à la débâcle complète ;

9) dissoudre toute autorité jusqu’à l'anarchie parfaite ;

3) préparer la banqueroute nationale ;

4) déshonorer le peuple russe en le rendant responsable d’une perfidie internationale ;

5) ruiner l’industrie russe afin de faire de la Russie une simple colonie austro-allemande ;

6) assassiner tous les patriotes russes par le moyen du lynchage ;

7) anéantir tout espoir, chez les Slaves opprimés par l’Autriche-Hongrie, que la Russie pourrait jamais les protéger.

Vollà en quoi consiste le véritable traité de paix entre Lénine et Czernin. Tout le reste n’est qu'une farce montée d'avance, déguisée en phrases du catéchisme socialiste.

Maintenant que les traités secrets avec les anciens alliés sont publiés, il incombe aux classes intellectuelles russes le stricte devoir de demander aux despotes actuels de la Russie qu'ils en acquièrent je droit au moins après coup, en publiant la provenance de tous les fonds du Comité révolutionnaire au cours de ces quarante ans et l'emploi de

ces sommes. C’est là le point cardinal. M. G.

Les Ukraïniens de Hongrie

Des nombreux peuples de la Hongrie, les Ukraïniens ou Ruthènes sont le moins connus. Et pourtant, ils sont le plus misérable des peuples opprimés de la Hongrie.

Les Ukraïniens sont exclusivement de petits paysans et n’ont ni classe moyenne ni intellectuels. Ils habitent la partie nord-est de la Hongrie qu'ils appellent Verhovina. D'après les statistiques officielles de 1910, il y avait en Hongrie 484,270 Ruthènes qui étaient en majorité de religion gréco-catholique. Le territoire qu’ils occupent est montagneux, les terres labourables peu nombreuses et très maigres. Economiquement, ils sont extrêmement pauvres. Îls ne souffrent pas seulement du fait de la nature marâtre, mais encore plus de l’injuste répartition des richesses. N'ayant jamais eu ni une organisation nationale suffisamment