La Serbie

sai

‘nuäsible aux inté

TBaïfiedt 24 Août 1918

No 31

LA SERBIE .

La solidarité nationale des Yougoslaves

par Yovan BAGNANINE, membre du Comité Yougoslave

Les grandes Jjaummées die victoire et de gloire des armes serbes en 1912 et 1913 ont rempli d'énivrement l'âme du peuple serbe, croate et slovène tout enlier. Une allégresse sans partage S’est répandue jusqu'aux extrêmes limites où atteignent les trois noms de notre peuple. Un sentiment de fierté, de aignité, plus puissant que Jamais, gonfla la poitrine de tout honnête Serbe, Croate et Slovène. La Serbie parut dans toute sa gloire combattive cevant les trois souches de motre peuple. Celui-ci ja vit, pleine de hardiesse et de courage, se metre à la tête du grand mouvement de délivrance, Une conscience rajeunie règna sur toutes les régions, toutes les classes de notre peuple. Les agenis étrangers essayèrent vainement d'étoufter dans son germe la création de cette large conscience, La foi dans sa force et {dans son avenir avait dispersé les préventions et les doutes obseurs, qui auparavant, après tant de défaites et de coups subis, avaient créé une atmosphère a'abattement. De belles idées commencèrent à donner à-la vie et à l'énergie nationales un rouveau séns, ul nouveau but, un nouvel élan!

Ces pensées n'étaient cependant ni nouvelles, ni inconnues. Sans remionter jusqu'aux précurseurs, ces pensées apparurent sous une formie encore confuse, il est vrai, au premier jour du

réveil de la conscience de race dans les masses :

populaires. Depuis lors, elles ne s’éteienirent Jamais; elles couvaient dans l'âme du peuple, mêma lorsque le cours des temps et des évémements ne leur permettait pas de prendre feu. Ce furent ces idées qui, en 1848, donnèrent au peuple de courage d'accepler la lutte sanglante imposés par le caprice brutal des Magyars, lutte qui, malheureusement, par un tâcheux concours da ürconstances, a servi les intérêts de notra ennemi juré, de la maison, des Habsbourg.

L'époque du prince Michel Obrenovitch a été éclairée par les idées de l'unité nationale et dans ous mos pays commencèrent à s'éveiller Les espoirs d'un avenir de liberté du peuple entier. Mais ces espoirs s'envolèrent brusquement l'un après l'autre, et c'est ainsi que s’anéanitimemit. les beaux rêves de liberté et d'union nationale. L'habitudea assez générale d'accuser de $on mauvais sort celut qui mous touche de plus près, a provoqué aussi au sain de notre peuple une lutte intérieure wopiniâtre et une animosité agressive. L'ennemi, pour qui cette lutte était la bienvenue, aggravait habilement les dissensions et excitafit davantage les haïnes. Les questions intérieures et banales allaient tout entraîner dans le gouffre des léroces querelles, n'épargnant pas même les choses, les sentiments les plus sacrés et les plus chers. Le côt6 le plus douloureux de cette lutte fâcheuse était de voir s'y engager les gen“ auxquels nul ne pouvait contester des intentions et des tendances pures, sincères et patriotiques. Sous le couvert de leur réputation et de leur dignité, l'étourderie et l'aveuglement eurent pen«ant longtemps le dessus. Mais même cette époque trouble, pleine d'amertume et de dépit, n'a pu étoufter complètement d'idée de l'unité de notre peuple; elle avait constamment ses apôtres et Ses champions. Les anciens défenseurs de l'idée nationale, que les clameurs effrénées avaient rér duits au silence pendant quelque Lemps, parvinrent pourtant À la remettre comme un legs aux génératicns plus jeunes. Dans les mor ments les plus difficiles, cette idée trouvait refuge dans les pépinières de noire civilisatfion, dans la science, dans la littérature et dans les beaux-arts. IL arriva parfois que ces tem ples de Ja vie nationale supérieure entenidirent avec plus ou moins de force les cris discordants venus de la rüe, mais, très vite, ils disparassaient, ne trouvant là aucun écho.

Avec l'avènement au trône du roi Pierre, nous (rouvons l'idée de l'union des Serbes-Croates et Slovènes renforcée «et renouvelée. Les passions enflammées, à Zagreb, en 1902, alimenjées cette jous aussi par l'étranger, n'ont pu obscurcir la vue é@ da plus grande partie de motre peuple, Ses eux commençaient à s'ouvrir. C'est pourquoi année 1903 a pu ètre l'aurore des jours plus sereins. La Serbie, régénérée par sa délivrance intérieure, camimença à réveiller les âmes les plus endormies. Les arts et la littérature marquèrent cette époque de leur imipérissable beauté,

EL le messager le plus hard des espoirs réveillés fut la Jeunesse nationale. Les victoires de 1912-13 étaient finalement le symbole le plus puissant des ganrds lemps qui allaient venir.

C'est ce que notre peuple tout entier a senti. Mais l'ennemi implacable de notre avenir, la monarchie des Habsbourg, l'a senti elle aussi, dès les premiers Jours de la renaissance de la Serbie, L'Etat dans fequel plus de sept millions de Serbes-Croates et Slovènes gémissent sous le joug des Allemands et des Magyars, regardait de mauvais œil ce puissant réveil de la consicence nationale et ce splendide relèvement de la Serbie, vers laquelle tout le peuple serbe, croate ct slovène dirigeait ses regards pleins de désir d'union. C’est 1à que se trouve le motif des persécutions et des violences dirigées alors contre notre peuple, dans toutes les régions. C'est ce qui a amené aussi, en 1908, l'annexion de la Bosnie-Herzégovine. Et lorsque en 1912-13, la Serbie venait de s'immortaliser par [a gloire, l'Autriche-Hongrie n'attendait que le moment favorable pour l'anéantir au plus vile possible. Elle s'est aperçue de l'enthour siasme que la Serbie inspira au peuple serbe, croate et slovène tout entier. Elle a compris ce ui adviendrait si cet enthousiasme s'emparalt ae toute {a vie nationale, si l'emportement momentané se transformait en lun mouvement unique de résistance et de défense du peuple «cntre le gouvernemient étranger et contre sa {yranhnie. Voilà pourquoi fa Monarchie voulait, coûte que coûte, briser la Serbie et anéanur sa force attractive pour les Serbes, Croates el Slovènes qui se trouvent sous la domination des Habsbourg. Elle espérait ainsi détruire aussi l'idée

de l'union nationale des Serbes, Croates et Slovènes. ‘C'est dans ces deux directions que fut ‘orentée, Avant Ja guerre, loufe la pôli-

fique de l'Auitriche-Hongrie contre fes Yougoslaves; c'est ‘fans ce But-R qü'efle provoqua cette terrible guerre. L’infernal projet était de se servir de la foule inconsciente et égarée, excilée par les ‘agents spécialement payés à cet cflet, afin d'amener le peuplé à mettre fin lui-même et une fois pour toutes à cetle idée salutaire par une lutte fratricide et un améanlissement mutuels

On, ne procéda pas partout de la même manière. Dans chaque pays on recourait, selon, les besoins, à difiérents moyens. Tandis qu'en Dalmatie, par exemple, les meilleurs patriotes croates furent emprisonnés ou pris comme wolages avec les Serbes, en Croalie on faisait son possible pour représenter Jes violences de l'Etat comme un produit du sentiment croate outragé. L'Etal a comimis touts ‘une série d'abominables crimes at les agents salariés crièrent à gorge déployée que c'était l'œuvre du peuple croate. À agreb, par exemple, tout la monde à pu constaleur que les individus obseurs, issus de la plus basse couche de Ja société, commettaient, sous les auspices ‘de la police el.'du commandement militaire, les crimes d'incendie, de pillage, de banditisme et die vol. Les mercenaires du parti de Frank, qui élaient les chefs visibles de toute ceïte action criminelle, furent chargés de Ja présenter comme l'expression de la colère pa{riotique des Croates. La chasse aux insignes et aux reliques serbes était gloritiée offichellement comme une victoire du croatisme Les journaux, qui avaient encore la permission de paraître, ont dû, conforméinent à l'ordre de la police et du commandement militaire, écrire dans le même sens. [Le vrai patriotisme et la vraie conscience nationale ont dû se taire devant la menace des geôles. Ainsi, le peuple devint la victime d'une rage officiellement organisée. Dans le chaos général, la police a su détourner l'attention du monde du fait qu'un nombre considérable d'éminents et honnêtes Croates avait été empriscnné et une vraie chasse organisée contre la méeïlléure jeunesse, jeunesse croate, A côté de la presse serbe entièrement étouffée, plusieurs journaux croates furent suspendus et aissoutes plusieurs institutions purement croales. Ce que les autorités d'Etat ne pouvaient pas accemplir, les Croates et les Serbes devaient le consommer par un anéantissement mutuel. Et lorsqu'ils auraient été épuisés, impuissants,

alors on eût gardé la main libre en ce qui conr cerne ‘es Slovènes isolés. Voilà quel fut le projet de Ja politique habsbourgeoïise d'extermination, des Yougoslaves.

La première résislance à ce pi se manifesta là pù le pouvoir des Habsbourg et les violences des Allemands et des Magyars ne pouvaient pas s'exercer. Les Serbes, Croates et Slovènes en exil ont vu dans toute son horreur l'énorme danger qui menace leur existence. La lutte contre ce danger les a unis et les a ‘mis au service de l'idée de la délivrance et de l'union, nationales. Cette cause fut immédiatement embrassée par ceux qui, chassés: de leurs loyers par Ja monarchie des Habsbourg et dispersés partout, $e trouvaient loin de la patrie, Ils furent les premiers à se rendre compte de la grandeur de cette idée, car ils avaient éprouvé par eux-mêmes combien, de leurs malheurs avaien pour cause l'Etat habsbourgeois, A eux s’associèrent de nombreux fils de notre peuple qui avaient feté-Jes armes, me voulant pas combattre dans les rangs de leurs propres ennemis. Des légions entières de vaillants combattamis furent formées par ces exilés qui se constituèreni en vengeurs de Ja dignité foulée et outragée du peuple el de J'humanité, y :

La patrie seule se faisail pendant toui ce temps, car elle se trouvait dans l'impossibilité de parler. Ce ne furent que quelques voix isolées qui ont pu parvenir jusqu'à elle pour la renseigner sur le mouvement national au dehors. Chaque nouvelle fut accueillie avec Joie comme ‘un rayon de soleil. Mais bientôt vint le: moment où la patrie, elle aussi, put faire entendre sa voix. Après la révolution russe, l'Autricha n'osait plus empêcher les représentants du peuple d'exprimier les désirs du peuple. Le Reichsrat de Vienne a dû être convoqué. L'ouverture du Reichsrat a trouvé les Slovènes, les Croates et les Serbes prêts aussi dans la patrie pour engager la grande lutte en faveur de L'union et de la liberté nationales. Tous s'unirent dans fe «Club Yougoslave», au Reichsrat, et montrèrent ainsi au monde entier comment il faut agir et lutter.

La premier acte des Vougoslaves dans fa Momarchie ful la déclaration, du 30 mai, dans laquelle on souligne comme l'essentiel du proramme national yougoslave, la création d'un “at indépendant des Slovènes, Croates et Serbes, libre de toute domination d'un peuple étranger. Ii est vrai que la déclaration dit que cet Etai devra se former «sous le sceptre des Habsbourg », mais immédiatement après vient l'explication, qu'il ne s'agit Jà que du programme minimum. En d'autres termes, la déclaration dit tout ce qu'elle a pu dire, mais elle n'a pas lout dit. Le peuple l'A compris et mos ennemis l'ont compris également. Dans les déclarations ultérieures la réclamation. d'un, Etat ‘indépendant se répète conslamment sans que l'on ajoute la dite réserve.

‘Le vrai sens de cette déclaration fut précisé par l'action, politique du Club Yougoslave. Ses membres, dans leurs mombreux discours, ont accusé avec ‘un courage sans égal l’Autriche-Hongrie des vrimes äinhumains dont se sont rendus coupables les organes de la Monarchie envers les Serbes, Croates et Slovènes. Tous ces discours, par leur éloquence extraorGinaire, mous assurent que pour l'Autriche-Hongrie, il ne peut y avoir de place parmi les États civilisés. Lorsque l'Autriche-Hongrie eût mis lout en œuvre pour faire dévier la révolution russe et saper ses bases par les pourparlers de paix, le Club Yougoslave fit son piosSible pour représenter la Monarchie des Habsbourg dans sa réalité, c'est-à-dire comme um, Etat diont l'existence est une flagrante contradiction avec le droit de tant de peuples de disposer

‘ d'eux-mêmes. Le Club Yougoslave réclame d'une

facon catégorique pour les Serbes, Croates et Slovènes {e droit illimité de disposer de soi,

La direction politique adoptée par le Club Yiougoslave a trouvé li parfaite approbation du peuple ef elle s'est jransformée en ‘un véritable mouvement national. Le parti de Startchevitch en Croatie a prêté à ce mouvement un appui particulier en prenant pour [a première fois, comme programme et but de son action, l'union

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nationale des Serbes, Croates el Slovènes, Vienne el Budapest voyaient avec colère le développement de ce mouvement. IIS reprirent [a menace des potences nouvelles et. des casémates, et lorsque cette menace se mionira impuissante, l'Autriche mit en branle l'essaim de ses agents anciens et éprouvés qui devaient la seconder aans sa tâche. Stadler à Sarayevo, Sustertchitch] à Lyoubiania, les partisans du parti de Frank à Zagreb eurent pour mission de défaire et d'embrouiller les rangs harmionieux du peuple. Cependant, ces espoirs aussi furent déçus. C'est précisément à l'occasion. de ces intrigues sur commande que fut wrganisée pendant un vote public une énergique manifestation en faveur de l'union nationale, et du droit de libre disposition des Serbes, Croales et Slovènes. De tous les côtés retentissait fa voix puissante de [a volonté nal1onale irrésistible: secouer le Joug étranger el s'unir. Les ennemis de notre liberté et leurs agents ont ‘bien compris l'importance de ce mouvement "EP poussés par la colère, ils se mirent à affirmer que la Déclaration du 30 mat 1917 n'est qu'un programme apparent pour les autorités d'Etat, et que le vrai programme ca cette politique c’est fa Déclaration de Corfou. Aucun Yougoslave ne protesta contre cette interprétation. Au contraire, la «Hrvatska Drzava » écrit juste à ce moment que la Déclaration du 30 mai est en effet un programme national provisoire. Cette même pensée a été aussi confirmée par fes derniers événements de Zagreb.

En quoi consistent fa force et fa grandeur du mouvement yougoslave? Ælles consistent en ce que l'idée de l'union nationale des Serbes, Croales et Slovènes est f[ancée et défendue aussi résolument par [e peuple, au moment même où la Memarchie des Habsbourg emploie toute sa ruse et tous ses moyens à la faire disparaître encore pendant Ia durée de [a guerre, provoquée précisément dans Je but d'enrayer le développement de gelte idée. L'ennivrement du peuple de 1912 el 1913 provenait sans aucun doute des mêmes sentiments. Aujourd'hui, cependant, ce mouvement a une plus grande portée, parce qu'il èst le produit d'un martyre sans pareil et apparaît &ans un, moment où les esprits faibles pourraient plutôt êtra tentés de fléchir en face d'un avenir qui paraît sans espoir. La Sebrie est toujours écrasée, l'ennemi se sent en sa pleine force, car il assiste à la capitulation de la Russie désorganisée. Mais même dans un tel moment, notre peuple ne se faisse pas ébrauler et il lève son Ircnt martyrisé et seraïn quand: même, et en serrant ses rangs{ il brave intérieurement l'ennemi, Juste au moment où celui-ci se croit vainqueur. L'idée de l'unité nationale n'apparaît pas ici pour êlre fêtée par des phrases pompeuses dans les instants de gloire et, de loisir. Elle se présente pour démontrer au monde entier la volonté infléchissabla de notre peuple et sa loi dans l'avenir. Elle est le messager des luttes après tant de souffrances incomparables. Le parti de Starichevitch ne proclame pas l'union avec Les Serbes dans une époque où il a pu s'attendre à des ovations et à des parades de Ia part des Serbes, mais il fe fait à un moment où le nom de Serbe est considéré en, Autriche-Hongrie comme un, crime contre l'Etat. Tressitch-Pavitchitch, Ko rochets, Ravnihar, Spintchitch, (Biankini, Hribar et autres ne lèvent pas leurs voix pour recueillir fes applaudissements frénétiques d'auditeurs enthousiasmés, mais en s'exposant par Ià aux plus extrêmes dangers ils élèvent leur voix puissante en accusateurs intrépides des tyrans de leur peuple. Les souffrances des Serbes ne leur font pas moins de mal que celles des Croates et des Slovènes; les douleurs et les souffrances endurées et senties en commun, ont uni les Serbes, Croates et “Slovènes dans une unique pensée et dans “une unique aspiration, C'est là que réside fa grandeur morale de ce mouvement. Dans [e passé aussi, l'idée de notre union a su supporler différentes futtes et altaques. Aujourd'hui, elle est arrivée à sa renaissance, trempée par de dures épreuves. Jamais aucun peuple n'a manilesté d'une façon aussi splendide sa solidarité et son ‘unanimité. Jamais [a noblesse de l'âme de notre peuple n’est apparue d’une façon plus complète.

ELLE"

Le Danube subit le même sort à la Conférence inter«

nationale de Londres en 1871. L La stion du Danube resta en suspens jusqu’au Gongrès de Berlin de 1878 où elle a été soulevéeg pour la uatrième fois et où elle reçut une solution déterminée, D'aprés Varticle 55 du Traité de Berlin la Commission Européenne était chargée d'élaborer le règlement de navigation en collaboration avec les délégués des Etats rive-

rains, mais, comme on n'avait pas précisé qui devait

qui devait en, observer. l'apr

le mettre en exécution, ni Ééclan

plication, des nouvelles difficultés et des conflits tèrent, { à L'Autriche avait élaboré d’abord toute seule un règlement, qui fut rejeté par la Commission Européenne comme rêts des autres riverains, Ensuite, une Sous{Gommission composée de délégués : d'Allemagne, d'Autriche et d'Italie a mis.au point un autre règlement, mais celui-ci fut attaqué vivement par la Roumanie et la Serbie vu qu'il réservait à l'Autriche la surveillance dune portion du Danube où elle n était pas riveraine,

l'Autriche ayant déclaré ne vouloir accepter aucun autre règlement, celui-ci fut tout de même approuvé, pe gré l'opposition tenace que la Roumanie et la Ser ie continuaient de lui faire, par les puissances signataires du Traité de Berlin à la Gonférence Internationale en 1883, que l’on avait réunie pour la cinquième fois dans le but de régler les désaccords survenus. La Serbie et Ja Roumanie étaient admises à cette Conférence seulement à litre consultatif, c'est ce qui explique que ilaurs pro testations, basées sur le fait que Île Danube formait en grande partie leur frontière. sont restées vaines,.

Comme vous voyez, Messieurs, la navigation sur le Danube a été, depuis qu'elle a revêtu un caractère international, le sujet de conflits constants, de sorte que lon eut dire qu'un accord ha lt MAIS existé entre les pays intéressés, [en

En un mot, le régime du Danube jusqu'à la guerre mondiale a été fout à fait arbitraire.

En effet, le cours du Danube supérieur compris entre, Ulm et Orchava a été constamment sous la domination austro-allemande et contre toute justice. Pour s’en convaincre, il suffit de constater que le Danube traverse l'Allemagne sur une très faible étendue, sur une étendua un peu plus longue en Autriche et arrose dans le plus grand développement les pays habités par les éléments

serbes, tant du Royaume indépendant que ceux qui alten-

dent- leur délivrance. L’Autriché et l'Allemagne avaient réglé entre elles toutes les questions concernant la :navisation de façon que le cabotage de fait leur a été réservé! La Serbie a été réduite à n’exercer réellement le cabortage que sui sa propre rive.

f ee utile Haies à titre documentaire, les «difficultés qu'a eu à surmonter la société de navigation serbe pôur obtenir de lPAutriche l'autorisation d'aborder avec ses bateaux à la petite ville serbe de Z2maune sur de teri‘tcire autrichien en face de Belgrade. Geltz pré'ention si minime n'avait rencontré aucune bienveillance de la part de l'Autriche et la discussion même a dû êlre transportée sur le terrain diplomatique, Le différend fut tranché de telle sorte aœue les bateaux autrichiens él serbes faisaient le service à tour de rôle.

Le Danube moyen lest compris entra les cilés d’Orchava et de Braïla avec comme Etats riverains (entr autres la Roumanie et la Serbie. Cette partie renfermé les Portes de Fer, où le lit de fleuve est :plein de rochers qui émergent à la surface de l’eau et ont toujuours constitué un grand danger pour la navigation.

Le Congrès de Berlin chargea l'Autriche, sur sa demande, de débarrasser la navigation deS dangers qui la nrenaÇçaient en perçant le canal à travers les Portes de Fer, tandis que les autres Etats riverains, auxquels d’après les principes de droit public appartenait le droît d'exécuter ces travaux, ont été soumises Uniquement à l'obligation.

de faciliter à l'Autriche l’accomplissement de cette entreprise. Il est facile à comprendre qu'un privilège aussi exorbitant a pu être accordé à l'Autriche quand on songe que cest Bismarck qui au Congrès de Berlin était % maître lLout puissant. L’Autriche rétrocéda ensuite ses droits à la Hongrie, qui, le canal terminé, l’ouvrit à la

navigation en 1899. Il est important de noter que ce Canal a été construil sur le territoire du Royaume de Serbie, ; (A suivre.)

UN HÉROS : Mirko BÉGOVITGH

Il y a à peine deux miois que ce jeune Monténégtin, plein d'ardeur et d'enthousiasme, tomba glorieusement en combattanl acnire les forces autrichiennes qui avaient «envahi ld Monténégro. Les ncmbreuses compagnies des Monténégrins révoltés qui parcourent adluellememt le pays en protégeant la population restée {sans Héfénse Contre l'oppression de l'envahisseur aussi bien que la mont ‘héroïque des chefs de ces bandes sont autant de protestatüonf contre la capitulation officielle.

Dès son jeune âge, feu Bégovitch se distingua pour es 1d6eis avancées ct son esprit ouvert en embrassant là cause de l'unité nationale à laquelle il se voua tout entier. Il participa à toutes les guerres’ balkaniques: comme volontaire de l’armée serbe et 5'y dislingua particulièrement. IL est mort comme un héros, donnanl sa via à son peuple qu'il a tant aimé, P. B.

Au pays de la mort. — L'article « Martyre de la Serbie», publié dans notre dernier numéro, a été extrait du livre émouvant de M. Vallotton, «Au pays de la mort», que nous tenons à recommander le plus chaudement à nos lecteurs.