La Serbie

LA SERBIE

No 31

"Samedi 24 Août 1918 —

L'idée de notre union a déjà passé par plusieurs phases. Il ÿ a longtemps qu'on avait parlé de noire union spirituelle et intellectuelle. Celte idée a produit plusieurs mouvements organisés. Cerrtaines générations ont déjà rêvé d’un avenir commun. La lulte politique, dans certains de nos pays a été inspirée et renforcée par cette idée. Mais aujourd'hui elle est devenue d'une plus grande importance. Au mioment où l'ennemi croyait apprêter la mort de notre idée nationale, elle a reçu de nouvelles forces vitales. Elle est devenue l'idée d'Etat de notre peuple enlier. i

Elle est assez forte pour servir de base à l'édifice que bâtira Ia volonté organisée des Serbes, Croates et Slovènes unis. Aujourd'hui tout le monde peut voir que la Serbie me s'adonmait pas aux fantaisies lorsque, en 1914, elle déclarait lutter pour Ja délivrance et l'union de notre peuple. Chacun sait maintenant que les émigrés yougoslaves expriment le fond de l'îme de notre peuple entier. C'est pourquoi la Serbie et les émigrés yougoslaves peuvent continuer feur travail, certains de n'apporter À Ia) palrie délivrée rien que le peuple n'ait compris cu accepté. En rentrant dans notre patrie, nous reviendrons parmi les nôlres et les nôtres mous ccmprendront, Aussi ‘bien nous ont-ils déjà compris.

Les catholiques et l'union yougoslave

Nos ennemis, après avoir épuisé «d'auires arguments. invoqués par eux contre notre unité nationale, (s’efforcent de prouver que la différence detreligion chez les Serbes et Croates est un obstacle sérieux à lPunification nationale des Yougoslaves.

Nous publions ici quelques documents sur les Sentiments des catholiques yougoslaves. Dans da « Hrvatska Drzava » (Zagreb) du 3 juillet, l’évêque catholique de -Krk {Dalmatie), M. Mahnic, à répondu aux atlaques autrichüennes dirigées contre les-catholiques et leurs chefs spiriluels :

« Avant tout. écrit M. Mahnic, nous devons faire remarquer à la « Neue -Oesterreich » que nous catholiques du Sud, nous nous sommes mis en marche depuis longtemps vers la Yougoslavie ».

Dans la suite, M. Mahnic expose que la question yougoslave a pris corps depuis longtemps:

« Elle existait au temps de lillyrisme. De même en 1848. En général, l'idée yougoslave a élé toujours cultivée dans nos milieux patriotiques. C’est depuis l'an 1867 que nous avons une académie yougoslave. Le programme politique de feu Strossmayer est yougoslave, De tous temps la Yougoslavie eut parmi nous de fidèles partisans, de braves sôldats, Son armée, après Vappel de la déclaration du mois de mai, a. commencé à se former.

«On dit que nous, chefs du mouvemient catholique du Midi, nous marchons sur la commande du Grand Orient, parce que dans notre pragramme polilique et celui des « déserteurs orthodoxes serbes » lu pacte de Corfou, il y a des points qui se touchent. ÆElant donné que ‘ces « déserteurs » demandent dans leur programme quelque chose de semblable à ce que nous revendiquons — alors devons-nous, pour plaire à nos impérialistes allemands, renoncer à nos droits dont jouissent si amplement les messieurs qui gravitent autour de la Nova Austria et la Reichspost? »

Dans le « Journal catholique » {no 28), paraissant à Zagreb, le Dr F. Barac, un personnage très gonnu dans le monde catholique, a terminé son arlicle sur les devoirs du clergé vis-à-vis des aspirations nationales, par Ja constatation suivante:

« Les querelles religieuses et confessionnelles sont pour tout jamais enlerrées. Respectens quiconque appartient à une autre religion, du moment qu'il est honnête et qu'il ne nous allaque pas. »

La « Hrvatska Obrana » du 4 juin à publié l'information suivante:

« La « Possavska Hrvaiska» écrit: Nous apprenons de source sûre que tout récemment a eu lieu à Zagreb une réunion des professeurs de théologie orthodoxes et catholiques, Cette assemblée avait pour but de chercher une voie d'entente entre les deux égilses. On est tombé d’accord pour. créer un organe spécial qui doit par ües articles sérieux préparer cette voie, Tout ceci a élé fait avec l’assentimient des chefs des églises. Il ne serait pas opportun pour le moment de donner plus de détails. »

Une déclaration du gouvernement Mallnotf

Le Préporetz l'organe offcieux du ministère Malinof, a publié le 9 août et l'Echo de Bulgarie du / 0 août a reproduit, à la tête du journal, la déclaration suivante du gouvernement :

« La Bulgarie marche dans une voie nettement fixée. Elle la suit et est fermement décidée à la suivre jusqu'à ce qu’elle réalise l'œuvre hautement juste et sublime pour laquelle elle lutte depuis des années et qui lui a coûté déjà des sacrifices énormes. »

Cette déclaration malgré le lon énergique, ne plaira pas beaucoup à Vienne et Berlin. Il y manque, à dessein, quelque chose, M. Malinof ne dit pas avec qui il veut marcher jusqu'à la réalisation de l’hégémonie bulgare dans les Balkans ! Ce détail manquant est destiné non seulement aux - bulgarophiles alliés mais aussi aux Allemands, pour les impressionner. Le jeu bulgare continue bien sous le régime Malinoff. Nous allons voir qui y sera pris. ‘

Le bolchévisme et la Russi

Le 3 mars 1917, les commandants d'armées, conformément aux plans préalablement nrrêtés avaient soumis, par l'intermédiaire des deux éminents patriates russes, Choulghine et A. Goutchkov, à Ia signature du tsar Nicolas IL l'acte de son abdication au trône. La «révolution de Pétrograde» du 27 février n'a qu'un lien apparent avec cet événement, car celui-ci fut un acte du plus haut patriotisme, tandis que la «révolution de Pélrograde» était le résultat des agissemenis des ennemis extérieurs et intérieurs de Ja Russie!

Mais qui sont ces puissants ennemis qui réussirent À renverser et à désorganiser le grand empire slave? Seulement une réponse précise à cette question peut nous éclaircir et faire comprendre la Russie de ces derniers Jours et d'aujourd'hui. C'est elle qua peut également nous faire prévoir son, propre avenir.

Les deux puissants alliés de l'Allemagne, dierrière le front russe, furent les Allemands et les Juifs de Russie. Les premiers formaient un vrai Etat dans l'Etat, et même plus : l'Etat au-dessus de l'Etat. Le fameux vice-roi du Caucase, le come Orlov avait décrit avec beaucoup de force la siluation, ecxeptionnelle dont jouissaïent les Alle-

mans en Russie, Une fois questionné par le tsar :

sur ce qu'il désirerait avoir de sa part, le viceroi, dont on peut se figurer les faveurs auprès du {sar, avait répondu: «Sire, vous m'avez fait lout ce que jar pu désirer; je n@ voudrais, encore qu'une chose, c'est de m'accorder le grade «’Alleinanid !» — Depuis Catherine IT jusqu’à Nicolas I, les sommels du pouvoir d'Etat se trouvaient constamment entre les mains des Allemands. Les barons baltiques avaient toujours. pour eux les places réservées dans la Cour et dans toutes les autres graniles fonctions civiles et militaires. Les colonisles allemands, qui s'étaient éparpillés dans toute la Russie d'Europe, furent toujours les sujets des deux {sars — allemantd'et russel — Nombreux sion! les faits qui nous prouvent que la Germanie russe s'était organisée à [a veille de la guerre pour ronger la Russie et pour lutter contre les Alliés. Celte lorganisalion était, sans contredit, très forte et avait donné de bons résultats aw profit de l'Allemagne. $ 1 1e

Les Juifs sont au nombre de huit millions. On ne peul pas nier que, durant l'ancien régime, ils Glaient le vrais esclaves politiques. Et comme les esclaves sont toujours ennemis de celui qui les eppresse, les Juifs, dès le commencement de la guerre, ont pris une atlilude hostile envers la Russie. La vidloire des armes russes aurait élé pour eux la consolidalion du régime fsariste el de Jeur esclavage politique, tandis que la défaite de la Russie Jeur promettait l'affranchissement. {

Les aulorités militaires russes répondaient À de pareilles conceptions par des potences. Et fi ia révolution n'avait pas éclaté, la Russie viclorieuse aurait eu à résoudre une grave quesuen, celle d'une démobilisation en bon ordre. La haine réciproque entre fes Russes et les Juifs avait atteint un tel degré que les soldaif; russes s'étaient solennellement promis de ne pas rentrer chez eux, après le décret de démobilisation, avant de massacrer Jusqu'au dernier Juif russe,

«Je suis heureux de pouvoir vous communiquer un succès à moi: J'ai réussi à faire nomimer ministre de la Justice Alexandre Kerensky», déclarait triomphalement à la tribune de la Douma M. Milioukov. Mais ce bonheur des, cadels fut ie malheur du peuple, car l'abdication, du tsar avait donné aux événements ‘une tournure imprévue. Alexanjire Kerensky avait engagé les cadets à l'aider pour forcer le grand-duc Michel Alexanidrovitch À renoncer, lui aussi, à la ciouronne. Le procès conjire le général Kornilov : mus au Jour les ambilions de Kerensky qui, en balayant le trône, voulait s'assurer [a présidence de la république russe.

Les Juifs et les Allemands ont célébré partout le nom de Kerensky. Sa popularité s'était répandue avec une vitesse de foudre dans toute! ja Russie et son éclat trompeur avait ébloui le monde entier. [es centaines dé feuilles quotidiennes remplissaient des colonnes entièsas dans lesquelles elles glorifiaient le «petit Napodfon'» — Kerensky! :

Les anciens hommes d'Elat russes, ainsi que les généraux et autres politiciens, afin d'assurer au plus vite l'intégrité de l'Etat, la consolidaiion du nouveau pouvoir, la sécurité du front, ont accepté sans résistance celte «nouvelle étoile ». Mas pendant que la droite prêtait franchement son concours à cet aventurier de courle durée, les amis de la «gauche», c'est-à-dire les Allemanids et les Juil$, faisaient des efforts couronnés de succès en vue de détruire la base {même de l'existence étatique de Ia Russie: l'armée.

La presse russe nationaliste fut vite étouffée. La wkelch», l'organe diemi-Juif et diefmi-russel des cadels, s'était maintenu avec beaucoup de peine. Tous les auires journaux, «organes de la révolution», se levèrent contre la guerre et conlre le. militarismie russe, bien. entendu. En un clin d'œil, avec l'or allemand, on a pui 1n$laller, sur le front même, des imprimeries des plus modernes. Ces imprimeries fabriquaient des millions et (des millions d'exemplaires de la fameuse «Justice de front» germano-Juive.

L'action germano-juive contre l'armée russe est bien GCaractérisée par la mémorable résolution

des officiers russes à Moshiyéro « Les Vega Bons : solution, sont venus -

internationaux, «it cette Tr parmi mous et ont craché sur noire âme slave; ils la crachèrent et la souillèrent.» Ces éléments non-slaves sont illustrés par des «cConviclions » qu'ils avaient suggérées aux soldats russes moyennant {a propagande orale et écrite. La propagande «des vrais révolutionnaires » consistait À convainere le peuple russe et les soldats sur le front qu'il ny a au monde qu'un seul peuple sacré et candide: ce peuple est le peuple juif. Il est la seul dans ce monde. qui souffre pour le droit et pour la justice sociale. La démocratie allemande lui est plus proche, après laquelle vient tout 4e suite le moujik russe: La bourgkosie française, selon ces gens, (st épouvantable: elle tait fout pour l'argent; l'impérialisme anglais l'a dépassée encore dans l'horreur. Les Anglais s'enivrent du sang qu'ils Sucent aux euples de tous les coins du monde. Mais la bourgepisie russe les (dépasse tous. Elle est au sommet du mal. Les généraux russes beraienl au service

de l'empereur d'Allemagne, tandis que les officiers subalternes sont achetés par les Anglais et les laançais. Les uns et les autres, soit tous es cliciers russes sans exceplion, n'ont pas d'autre but que de faire verser le plus possible le sang des Juifs, des moujiks russes el des ‘démocrates allemands. Les Juifs, les moujiks et les démocrates allemands des tranchées sont de vrais frères, des sauveurs du monde et de véritables internationalistes. «En retour, en Russie, il faut anéanitir fa détestable bourgeoisie russe et ne pas Jaisser en vie un seul officier russe. »

Voilà avec quelles idées les quinze million“ de soldats russes sont rentrés du front chez eux!

Aïexandre Kerensky a perdu toute sa popularité au moment même où il avait tenté d'orgharniser «l'armée révolutionnaire ». (attitude r'épugnante et traflressa d'Alexandre Kerensky envers le général Kornilov, qui voulait sauver Ia Russie, a mis dans fa possibilité l'organisation, allemande de faire sortir de l'obscurité une figure bien, plus périlleuse: Oulianoff-Lénine, et de faire achever par là la. Russie.

Ce fut seulement devant le dilemme Keremsky ou Lénine que la bourgeoisie juive recula. C'est seulement par la polémique des Journaux entre Kierensky èt Lénine que se desSina dislinctement la différence entre les Jourmaux traîtres et germanbo-juifs et ceux des Juifs) nationaux. Mais il était déjà trop tard, car le prolétariat juif, qui n'avait rien de commun, hvec les prolélaires [uttant pour l'idée, avait déà le dessus sur la bourgeoisie Juive.

Lénine fut secouru par tous les éléments de la «iraternité internationale»: Allemands, Juifs et soldats russes.

En, accomplissant leur mission sanglante d'anéanlir «fa détestable bourgeoisie russe» (el la bourgeoisie russe 6lait tout ce qui n'étai pas moujik, Juif ou Allemand), les soldats russes ont déserté le front et sont rentrés chez eux. Mas en rentrant dans leurs villages, il parafl que la sagesse est rentrée dans leurs têtes. Aw moment où Je quittais ia Russie, une puissante réaclion se dessinait déjà dans l’âmie du moujik russe. La première manifestation de cette réaction était le retour à la solution de l'ancien problème juif. Dans plusieurs localités, les Juifs furent impitoyablement massacrés. Le chef ‘de la bourgeoisie juive, Vinaver, s’est vu obligé d'$ attirer l'attention, ‘de Baronstein-Trotzky, en lui faisant prévoir les conséquences dont seront victimes les Juifs si la politique du bolchévisme Jjuif-russe continue, Veulant rester fidèle à son action provocatrice, Bronslein a réponilu: «Nous ne sommés pas des Juifs, nous sommes des internationalistes. »!

*

Le maître absolu de la Russie est actuellement Oukhanoff-Lémine. (Lénine reste, pour ses. plus, intimes amis, lun personnage énigmatique; personne ne sait ce qui se passe dans sa tête. Le bien connu Pourichkévitch, affirme une chose très bizarre. It (dit notamment que le vrai Lénine est depuis longtemps mort en Sibérie et que c'est qn, Juif qui s'était emparé de ses pièces d'identité gui s'est présenté auprès des émigrés russes comme le vrai Lénine. Ceite histoire a l'air d'être inventée, mais en tout cas Lénine reste, même pour ceux qui le connaissent, un hcmme problémalique. Peut-être l'Histoire nous idémonirera-t-elke que l'impossible ne l'est pas en Russie.

Les décreis de Lénine ont l'allure du dernier mot. Tous ceux qui ne sont pas avec dui, äl les proclame ‘traîtres, voleurs, criminels, etc. D'après son idéologie, Lénine est le chef du « gouvernermient ges Juifs internationalistes»; en réalité, il n'est que le représentant de l'organisalicn, germano-jJuive en Russie,

La lorce de ces bolchéviks consiste en ceci: ces vagabonids internationaux se pont emparés par lorce de tous les biens privés et publics, de facon que les voyous de la rue sont aujourd'hui des imnillionnaires. Outre la fortune d'Etat, les balchéviks ont confisqué tous les capitaux privés, sauf ceux appartenant aux Allemands el aux Juifs. Tout le matériel de défense nationale kt lous les moyens de transport se trouvent entre leurs {nains Le peuple russe se trouve dans son propre pays Gomme esclave de l'étranger,

Ce régime étranger a réussi à former des vrais Russes Ja «garde rouge». Une partie de #65 lcrces armées est composée des anciens condamnés aux travaux forcés et des autres éléments iiminels des villes. Mais cet élément est presque Cpuisé. Le bolchévisme ne peut plus s'appuyer sur personne si ce n'est sur l'Allemagne, Le peuple russe désarmé commence à se réveiller. De sanglantes luttes sont à prévoir dans toute la Russie. Les socialistes révolutionnaires russes, qui sont fle vrais Russes et de vrais socialistes se Sont mis à la tête de la révolution, contre l'invaSion étrangère, Aujourd'hui il n'y a plus de idifférences de principes entre Savinkoff, révolutionnaire terroriste et le général Alexiev, Ils agissent de cencert pour sauver la Russie de l'esclavage bolchéviste et allemand. Ils demandent aux Alliés de fes secourir. ‘

M. P..C

Les Bulgares R contre l'indépendance des peuples slaves

Il ne suffit pas aux Bulgares d'appuyer par les armes Allemagne el l'Autriche; ils leur prêtent aussi leurs plumes qui ne valent pas grande chuse, mais qui représentent pourtant pour les puissances cenlrales nécessiteuses une «opinéon publique », C’est ainsi que le Echo de Bulgarie » S’élève dans son numéro du 26 juillet contre les prétentions tchèques et yougoslaves. Voici ce qu'il dit à ce sujet:

« Il serait naïf de croire que les partis slaves (essaieraïent de provoquer. par Ja violence un changement dans l'état des choses actuels. Sans doute, ces partis k’a-

gitent, Tls ont formulé des prétentions, dont.

le caractère demesuré saute aux yeux. Mais ce yuoi ils rêvent, ce n’est certes

pas un bouleversement général de la Mo narchie, comme Entente se l’imagine Tout au plus songent-ils à élargir leur auton6mie intérieure, Quant à une indé. pendance complète, telle (serait, pour Jes peuples slaves de l'Autriche, si pleine de périls qu'ils la repousseraient d'eux-mêmes si par impossible elle venait à leur être offerte, !

Que les Slaves d'Autriche soient actuel. lement en proie à certain engouement passager, que des excitations étrangères Aient pü troubler certaines têles chaudes, } chose n’est pas niable, Il n'en: reste pas moins vrai que c'est dans les cadres de FAutriche-Hongrie que des Slaves, sujets actuels des Habsbourg trouveront loujours les meilleures conditions pour la sauvegarde el le développement de leur nationalité,

Tous les peuples de la Monarchie ont du reste le sentiment très vif et très traditionnel de létroite solidarité qu les die à ia couronne habsbourgeoise. Et c'est précisément cette conscience ürréductible qui explique l'extraordinaire vitalité de VAutriche-Hongrie et sa magnifique force de résistance. Aussi ne faut-il voir dans Îles conflits parlementaires quil se sont engagés entre les rades que des querelles de famille qui, pour vives qu’elles Soient, n’en resteront pas moins sanS conséquences dangereuses. Avec le merveilleux Sens d’adaption : dont elle a fait preuve à travers les siècles, la Monarchie saura résondre les antagonismes d'aujourd'hui dans cette synlhèse heureuse qui est à da base de ses institutions. » : 4

Nouvelles de Serbie

M. Lloyd George et la Serbie

En réponse au télégramme qu'il lui avait adressé à l'occasion de lanniversaire de la déclaration de la guerre, M. Pachitch, président du conseil, a reçu de M. Lloyd George la dépêche suivante:

« Mes remerciements les plus chaleureux pour votre télégramme, Les saluts qui nous viennent de Serbie sont auprès de nous plus particulièrement les bienvenus, parce que dans cette grande lutte pour la liberté humaine aucun pays n’a montré autant de fermeté el de courage que la Serbie. .

« Vous avez. certainement raison de croire qu'à présent le jour approche rapidement où lles tentatives des puissances aulocratiques pour s'opposer au progrès de la démocratie et pour imposer aux nations libres de l'Europe la « kultur » du militarisme auront définitivement échoué.

« Les succès des Alliés en Italie et sur la Marne, la résistance splendide des TcehécoSlovaqiues (en Russie let en Sibérie et les sacrilices incomparables de votre propre nalion présagent la victoire finale de notre cause et la délivrance prochaine de votre patrie «et de vos compatrioles du joug élranger. : -

« Tenez ferme ces derniers jours encore, el votre récompense sera la nôtre, »

Les procédés des Bulgares jugés par les Croates

L’« Obzor » de Zagreb, publie dans son numéro du 24 juillet l'information suivante:

« D'après un télégramme de- Sofia, le 10 juillet, la jeunesse scolaire de Skoplie a rendu visite à Sofia. À cette “occasion, on arécité les poèmes: À Dieu, du poète bulgare Vazoff, auquel ces « Bulgares » de Skoplie ont fait de grandes ovations. Quiconque connaît Skoplie sait que dans cetle ville il n’y a pas ou presque pas de Bulgares et que la population est composée presque exclusivement de Serbes. Il est évident que la jeunesse scolaire s’est vue obligée, sous la pression impitoyable des autorités militaires bulgares, de se rendre à Sofia pour sy exhiber comme « bulgare! » : | 1

Une enquête « neutre » en Serbie

Le «Temps» du 14 août publie linformation suivante:

« Le gouvernement'autrichien vient d'inviter le secrétaire dg la Croix-Rouge suéoise À visiter la Serbie, en compagnit dun journaliste qu'il lui adjoint. L’Autriche-Hongrie voudrait, évidemment, par ce moyen, essayer de démontrer le ma fondé des terribles accusations portées contre elle par le gouvernement serbe sur la situation faite à la population restée en Serbie, :

Ce procédé fèst bien du genre de ceux auxquels la monarchie dualiste a recours toutes les fois qu’elle cherche à voiler la vérité. .

Une commission, dont les membres sont désignés uniquement par l’envahisseur, n'inspirera aucune confiance aux malheureux habitants de la Serbie, qui se garderont bien de lui dire ce qu'ils déclareraient à une commission composée de Sujets des pays neutres et désignés par œautres que ‘es parlis en cause.

L'envoi d’une semblable commission el Serbie occupée, avec pleins pouvoirs d'enquêle, voilà le seul moyen, pour lAutriche-Tongrie et la Bulgarie, de démentir les accusations du gouvernemient serbe. | est plus que douteux qu’elles osent Y recourir, » jo a