La Serbie

Depuis, les évéticients #6 précipitaient êt conjointement ävéc là réstäuration de là Serbie leë ee $éfbo-Crüates et slovénes refusent de citiser fMèmé avec Îles Habsbourg et déclärént âtiendre que là conféréhee dé là paix léur attürdé la pléine satisfaction de leurs A$pirätions tfiationalés. Ces aspirations, le Conseil national x -4agreb vieut de les formuler avec une netteté parfaite : «la réunion de tout peuple des Slovènes, des Croates et des Serbes dans toute l'étendue du territoire dans lequel il vit, sans considération de frontières de province et d'Etat; én un Etat unitaire complètement souverain, élabli sur le$ bases d'une démocratie politique et économique où les injustices et inégalités sociales et économiques seront abolies ».

Qu'il vive, cet Etat unilaire set bo-croate et slovène, érigé sur les sacrifices et les souffrances séculaires de noire peuple martyre! C'est par ce cri que nous saluons la première œivre du Conseil National de Zagreb. L, M.

La Conseil National des Serbes, Croates el Slovènes qui s'est constitué le 17 octobre, à Zagreb a élu, à l'assemblée des délégués de tous les partis nationaux dé Croatie, de Slavonie, avec Fiume, de Dalmatie, de Bosnie, d'Herzéovine, de Trieste, de Carniole, de Goritz! de tyrie et de Carélie. du Banat, de Baranya, du territoire en, deçà de Mur et de l'île de Mur, un Comité Central chargé de conduire toul le mouvement yougoslave en Autriche-Hongris. Le Comité Central s'est également constitué cet a élu président le député slovène, Korochetz, et vice-présidents: le Croate, Pavélitch et le Serbe Svetozar Pribitchevitch.

Le Conseil National communication suivante :

Le Conseil national dés Slovènes, des Croates et des Serbes, dans sa séance des 17, 18 et 19 octobre a annoncé aux Slovènes, Croales et Serbes que dès maintenant il prend en mains la direction -de la politique nationale autorisé dans ce but par tous les partis el groupes nationaux, À partir de ce moment, en ce qui concerne les questions mationales en général, aucun parti ou groupe aucun groupement parlemontaine me suivra ‘une politique particuliène qhélle qu'elle soit. Dans toutes ces questions, 16 cul Fépiésentant et le facteur décisif du peuple sera le Conseil national, guidé par Lei grandes idées de La libre disposition nationale et de la démocratie, dont nos peuples étaient déjà complètement pénétrés, avant la guerre, ct qui, au cours de la guerre, sont arrivés au faîte de la politique nationale.

Les revendications suivantes ont été. formiulées pour régler nos questions nationales :

1. Nous demandons {a réunion de tout notre peuple des Slovènes, des Croates et des Serbes dans toute l'éténduce du territoire dans lequel il vit, sans considération de frontières, de pror

à fait à la presse la

vinces et d'Etat, en un Etat unitaire complètement souverain, établi sur les bases d'ung

démocratie politique et économiue. où Les injustices et inégalités sociales et économiques seront abiolies.

2, Nous demandons qu'à la future conférence internationale de la paix, notre peuple soit représenté par sés propers çélégués.

M. Pachitch a adressé, par l'intermédiaire de M. Lansing, au président Wilson un télégramme dans lequel il le remercie pour sa réponse donnée à la note austro-hongroise, « réponse qui a été saluée joyeusement par tout le peuple serbe comme reconnaissance définilive de la libération du peuple entier des Serbes, Croates et Slovènes, et de son union dans un Etat démocratique, libre et indépendant ». Getle parole sacrée est la meilleure récompense au peuple serbe pour ses énormes sacrifices et la Serbie sera éternellement reconnaissante au grand peuple américain qui est entré en lutte pour garantir à tous les peuples le droit et la liberté.

Un document historique vaië 1è texté dè la réponse des Etb-Unis sl hote Austro-hongroise Ltôbte, tel qu'il a ététrânsmis par le Département d'Etat par l'intérmédisire da ministre de Suod- à Washington Au ministre des afairés éttanéères de Suède : c — Departement d'Etat, 18 oct. 1918. = Monsieur, ;

J'ai l'honneur de vous accuser réceplion de votre note du 17 courant par laquelle vous transmettez au président la communication du gouvernement impérial et royal d’Autriche-Hongrie. Le président m'a chargé de vous prier d’avoir l'amabilité de faire parvenir par votre gouvernément la réponse suivanle au gouvernement impérial el royal :

Le président estime de son devoir de déclarer au gouvernement austro-hongrois qu’il ne peut pas se rallier à la proposition actuelle de ce gouvernement en raison de certains événements de la plus haute importance qui se sont produits depuis la remise de son adresse du & janvier et qui nécessairement ont modifié l'attitude et la responsabilité du gouvernement des Elats-Unis. Parmi les l4 points formulés alors par le président, se trouvaient les suivants :

« Aux peuples de l’Autriche-Hongrie, dont nous désirons sauvegarder la place parmi les nations, devra être donnée au plus tôt la possibilité d’un gouvernement autonome. »

Da:puis que celle phrase a été écrite et prononcée devant le congrès des Etats-Unis, le gouvernement des Etats-Unis a reconnu que l'état de belligérance existe entre les TchécoSlovaques et les empires allemand et austrohongrois et que le conseil national tchéco-slovaque est de facto un gouvernement belligérant, investi de l'autorité régulière pour diriger les affaires politiques et militaires {chéco-slovaques. Il a aussi reconnu de la façon la plus complète la justice des aspirations nationales des YougoSlaves à la liberté. :

En conséquence, le président n’est désormais plus libre d’accepler une simple. «autonomie » dé ces populations comme basé de paix, maïs il est obligé d’insister pour que ces populations, et non pas lui, soient juges du genre de ligne de conduite de la part du gouvernement austrohongrois, qui sera de nature à répondre à leurs aspirations el à la conception de leurs droits et de leurs destinées comme membres de la famille des Nations. |

Recevez, Monsieur, la nouvelle assurance de notre plus haute considération.

Robert LANSING.

Le gouvernement serbe et le manifeste de Corfou

— Une déclaration solennelle de M. Pachitch —

M. Pachitch, président du Conseil, a fait à un représentant de l'Agence Reuter les déclarations suivantes :

«Le gouvernement serbe est décidé à rester sur le terrain de la Déclaration de Corfou. Il n'a jamais poursuivi et il n’entend poursuivre une politique impérialiste, parce que le peuple démocratique serbe a tout risqué pour obtenir sa délivrance de l'impérialisme austro-hongrois. Le peuple

. LA SERBIE

|sérbé ne désirera jamais aéquérir une si-

tualion prédominanté dans lé futur royaume Serbo-croato-slovène. ‘

« Jé déclare solennellement que la Serbié considère de 80h devüir national de libérer les Serbes, Croates et Slovènes. Lorsqu'ils seront libres, ils auront le droit dé libre disposition, c'est-à dire le droit de déclarer eux-mêmes s'ils désirent s'unir à la Serbie sur la base de la Déclaration de Corfou ou s'ils véulent constituer des petits Etats comme dans le passé lointain. Non seulement nous ne voulons pas poursuivre une politique impérialiste, mais nous Re désirons en aucuhe façoh.limiter lé droit de libre disposition des Croatés et Slovénes, ni insister sur la Déclaration de Corfou si cela va contre leurs désirs ».

Le «Times» du 17 octobre, dans un remarquable article de fond, consacré à la libération ae la Belgique et de la Serbie, célèbre les exploits de l'armée serbe, « Dans toute l'histoire de ces cpéralions balkaniques, écrit le « Times», rien n'est si remarquable que la poussée rapide des Serbes vers le nord, qui d'une façon surprenant

sont en train de hreconquérir leur patrie. Is ont parcouru de longues distances, el ils omt

besoin de secours nouveaux maintenant que là aélivrance de Kragouïévats et de Belgrade devient possible, En tout cas il faudrait faire. tous les elioris pour leur envoyer, sans délai, ces unités yougoslaves, d'Italie et d'autre part, «fut aspirent À lutter avec eux contre l'Autriche, leur ennemi commun. »

La suggestion du « Times » correspond txactement à notre point de vue exposé dans * La Serbie». Les fautes commises dans |a question de l'enrôlement des volontaires yougoslaves en lJialie et ailleurs sont encore à réparer &i l'on y met toute la bonne volonté désirée!

Les aveux du comte Karolyi sur l'origine de la guerre

Dans la séance de la Délégation hongroise du 15 octobre, le comte Michel Carolyi a cofslalé que c’est l'Autriche-Hongrie qui 4 provuqué la guerre. « La guerre a déclaré le comte Carolyi, c’est notre. gouvernement commun qui Va provoquée par son ultimatum qu'un État jaloux de son indépendance ne pouvait pas accepler. La littératüre de guerre l’a démontré d’une facon indubitable. »

Zoltan Vermes “interruptant): «On a assassiné l’archiduc! »

Le comte Carolyi (continuant): « Je veux expliquer si la guerre en réalité a été la conséquence de lattentat de Sarajevo. Noire ministère des affaires élrangères affirme qu'il avait entrepris sa démarche indépendamment et à l'insu de l'AIlemagne, Cela idevait prouver que nous n'avons pas prémédité la guerre. Cependant j'ai appris de M. Muehlon, ex-directeur des usines Krupp. que les diplomates autrichiens avatent préparé le texte de lultimaium en présence de l'empereur al'e-

mand qui aurait déclaré qu'il allait montrer au monde qu'il m'était pas

un mannequin et qu'il allait effrayer le monde entier, Von Jagow n'aurait pas pris pat à ces pourparlers afin de pouvoir sen prévaloir plus tard et prouver ainsi que l'Allemagne n'avait eu aucun& pari dans la rédaction de lultimatum. Du reste.

mo

0

Ne 40

ANNEE

Lundi 28 Octobre 1918.

LRO Ets nb Lente

déjà, ën 1918, la monarchie ayail demandé à l'ilaié Si elle envisageräit Comme un casus Fœdéris l'éventualité d'une güerre contre la Sérbie, ce qui signifiait égale. mént La prévision d'une campagne contre là Serbie.

En 1914, on aurait pu sauver lasituation si om avait accepté les propositions de l'Angleterre de mettre fin À Jamiable au conflit, On repoussa la proposilion brilan. nique tendant à l'occupation de Belgrade et À soumettre toute la question balkanique à une conférence européenne. C'est là une preuve décisive que nous voulions |a guerre, » _

Le témoignage du comte Carolyi comglête les ddcuments antérieurs sur la préméditation austro-allemande, Il est bon de l'enregistrer pour que la œuéslion de la culpabilité soit tout à fait éclairée.

eue CR RE PER

Le comte Tisza lâche l'Allemagne

Le comte Tisza a déclaré, le 17 octobre, dans son discours

au parlement hongrois, que la Hongrie est prête à abandonner ’

l'alliance avec l'Allemagne. « Le fait que nous acceptons le 14 points du programme Wilson, nons dispense de toute nécessité d'alliance avec l'Empire allemand. Un de ces 14 points prévoit la constitution d'une ligue de nations qui rend inutile notre alliance avec l'Allemagne. L'essentiel pour la Hongrie, a conclu le comte Tisza, c'est d'obtenir l'intégrité territoriale de l'Etat hongrois. »

C'est Le prix auquel la Hongrie, imitant la Bulgarie, serait disposée à lâcher l'Allemagne. Il est inutile d'ajouter que l'offre magyare n'a aucune chance de succès, le programme de Wilson excluant d'avance tout marchandage avec les peples. Le comte Tisza et son éminent émissaire en Suisse, le comte Andras:y en auront bientôt toute la certitude désirée.

Il n'est pas cependant sans intérêt de rappeler les reproches amers adressés par la « Neue Freie Presse » (du l:8-octôbre, édition du soir) au comte Tisza à cause de son aititude actuelle qualifiée par le journal viennois de politique dangereuse. & Le comte Tisza pourrait se rappeler un jour des‘üèrs d'Ovide sur l'abandon dans les temps nuageux. Une fuite précipilée du passé pourrait être très préjudiciable. »

Les coupables commencent à se brouiller et à vouloir mutuellement se quitter. C'est d'un bon augure pour les peuples. victimes de la domination germano-magyare.

La manœuvre bulgare

M. Alexis Erançois vient de publier dans la « Semaine Littéraire» du 12 octobre, un article fort yudicieux sur les manœuvres bulgares au lemdemain de [a capitulation. 1 |

Le pire, écrit M. François, c'est que ce petit” jeu pourrait, simon complètement aboutir, du moins procurer quelques bénéfices. Peut-être Les Bulgares ont-ils raison en ne désespérant pas ae faire avaler à l'opinion civilisée quelque grosse iniquité finale. Peut-être, chose horrible à dire, arriveroni-ils quand même à souiller quelque peu la paix de justice et de loyauté que doit réaliser la dure vidioire de l'Entente et que paye à cette heure le sang des milliers de braves gens qui yonchent les talus meurtriers de Ia ligne Hindenburg l

Les Bulgares vaincus restent par leurs ambitions l'un des grands dangers moraux de la future Société des Nations basée sur Ia confiance et l'équité. Cela seuf devrait suffire à inquiéter fe public et une diplomatie qui, pour Île moment, restent encore sous l'agréable impression de leur aélaite militaire,

Mais il y a plus Après tout, peu importe en sci, n'est-il pas vrai? que Ia Bulgarie sorte de Ia gucrre châliée ou récompensée. Nous ne deman: dons pas, nous non plus, la peau du peuplé bulgare pour le plaisir de la clouer à notre porte de neutre. S'il ne s'agissait que de cela, je n'aurais point pris la plume, ct pour cause.

Ce qui importe en revanche, et grandement, c'est que [a Serbie, sorte étendue, forliliée, rassurée

EE

FEUILLETON

é LA SERBIE

Conférence faite à la Sorbonne

par P. Popovié (Suite et fin)

Ces souffrances — «et c’est la conclusion que je voulais faire— et ces guerres horribles ont rapproché notre royaume de la Serbie. Ge pauvre peuple qui, camme nous l’avions vu, avait pleine foi en Serbie, en avait un doute pourtant avant la première guerre « La Serbie est notre Piémont, sans doute éc est capable

peuple hors du

balkanique.

— se disaient-ils — mais est-ce que som arm de remplir sa mission libératrice? » Il est vrai aussi Serbie n'avait point /de celle de 1885, fut

que depuis vingt-sept ans la guerre, et que sa dernière guerre, malheureuse.

{ Maïs (quelle explosion de

brassait, on sautait sur les tables des louanges à l’armée serbe, on

qu'importe la police! La guerre serbo-bulgare vint,

joie lorsque les premières victoires ont été annoncées! On s’enthousiasmait, on s'emdes cafés pour faira en célébrait Les . victoires, et partout, à Sarajevo, à Raguse, à Zagreb, à Ljubljana. La police autrichienne faisail le sien, mais

et les victoires serbes furent saluées encore plus frénétiquement, et si quelque officier serbe cherchait quelque beau paysage en matie pour guérir ses blessures et recouvrir, Sa il était l’objet de toutes les ovations possibles,

Les victoires de 1914 sur l'armée autrichienne ne pou-

r

mais

Serbie.

gmeur, montre-toi! »

vaient être célébrées de la même façon, et pour cause, mais alors advint quelque chose de plus remarquable. Les émigrés yougoslaves, se trouvant hors des frontières de l'Autrichie-Hiongrie au moment de l'ouverture des hostilités, s’organisèrent partout, à Rome, à Genève, à Paris; à Londres, à Petrograd, et, le Comité Yougoslave en tête, ils firent adhésion à la cause de la Serbie. Dans des |y déclarations nettes et formelles, ils firent voir leur programme SACré, qui consiste en une union de pays yougoslaves en un Etat indivisible avec la Serbie et Île Monténégro. El tout ce qu'il y à des colonies yougoslaves en Amérique adoptèrent ce programine, et les meetings de Chicago, de New-York et de toute autre ville où notre peuple peut sexprimer librement, donnèrent des résolutions qui demandaient Punion politique dy peuple yaugoslave entier. Le peuple yougoslave, cependant, qui resta en Autriche, ne peut pas exprimer de pareils souhaits, il est clair qu'il les porte dans son cœur. endure toutes les souffrances de Ja part du gouverne ment autrichien. Il est pilé, fusillé, pendu et forcé die se battre au premier rang contre ses frères. Ses soutfrances ne sont pas moindres que celles du ‘peuple en Et cetle communion des souffrances, plus que on morale de tous les Yougioslaves, Et quelque grandes que soïent leurs souffrances, plus grand encore est le sentiment d’une juste et pardonnable vengeance. Et cest pourquoi, tout le long du territoire yougoslave, de Timok à lPAdriatique et de Trieste à Salonique, de toutes les lèvres de notre peuple martyr et crucifié, on peut entendre les versets du “terrible ét

toute autre chose, à fait l’uni

Dal- |éublime psaume biblique: « Dieu santé,

tous les

vous luttez.

Et al

de vengeance, Ô Sei-

; Sans doute, notre âme chrétienne conrige ce qu'il y a

de barbare dans ce poème geance » dit: « justice châtiant le crime ». doit être châtié el on ne peut pas (laisser l'Allemagne qui sée par une folie d’orgutil et par le monde, Et la justice doit venir, a la justice dans ce monde, et puis parce vous, les Français, qui luttez pour elle. Nous autres Serbes qui, ainsi que vous avez vu, en sciences, en art militaire, neur — et pour la première fois dans notre histoire d'être aussi vos compagnons d'armes, et nous sommes fiers de lutter pour les mêmes nobles idéals pour

Lorsque celte justice viendra, elle viendra nous, nous l’espérons, et l'union de l'entier peuple slave ne sera plus un rêve, mais la réalité. Et unis, c’est-à-dire plus forts, nous pourrons déployer ph de force pour servir les hauts idéals de la civilisation e travailler Pour ce qu'il y a de plus noble el de | digne d'estime dans la vie humaine. Et si Dieu le vel® nous servirons ces idéals toujours sous l'influence féconde de la France, et toujours sous son égide bienveillante, laquelle nôus sommes si reconnaissants.

Certes, il n’y aura point de remède aux pertes gs nr ÉNORE eues et aux souffrances que nous avons) endur rées, Mais nous en aurons du moins — je n° la récompense mais la consolation. Et ainsi que poète, « Sur les tombeaux de tant de victimes vont les fleurs pour la génération à venir »..

antique, et qui dit: « ven Car le crime impunément a déchaîné cette guerre terrible, pousl'envie de tyranuiser d'abord parce qu'il que c’est

étions vos élèves en lettres, en tout, nous avons lhon-

lesquels

aussi pour yougn” alors

plus

le di écloré