La terreur à Paris

LA MISÈRE 195

que naquit à Paris l'institution grasse des restaurants. Il y avait une classe de gens que la Révolution avait jelés sur le pavé et qui voulaient vivre. C'étaient les cuisiniers des princes et des aristocrates. Ils se firent restaurateurs.

« Les cuisiniers des princes, dit Mercier‘, ceux des conseillers aux Parlements, des cardinaux, des chanoines et des fermiers généraux ne sont pas restés longtemps inactifs. Ils se sont faits restaurateurs et ont annoncé qu'ils allaient professer et pratiquer pour tout payant la science de la queule. »

Pendant que beaucoup meurent de faim, des clients de ces restaurants font chère grasse, sans rien craindre, sans avoir peur ni de la Commune, ni du Comité de sûreté générale, car ces clients-là sont précisément les puissances révolutionnaires, les maîtres des comités.

En 1793, Paris possède une vingtaine de grands restaurants : au coin de la rue Sainte-Anne et de la rue Neuve-des-Petits-Champs, le restaurant Léda;: rue Grange-Batelière, le restaurant Rose; au PontTournant, le Suisse du Pont-Tournant, dont les fenêtres donnaient sur la place de la Révolution; dans la cour du Manège, le restaurant Gervais, dont les fenêtres des salons donnaient sur la terrasse

1 Nouveau Paris.