La terreur à Paris

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LA MISÈRE 199

On y vit quelques rares fois Robespierre; pour Jui, ce séjour n'était pas assez austère. Lacroix, Danton, l’ex-capucin Chabot y firent souvent de fines parties, ainsi que Chaumette el Hébert,

Un soir que Barère dinait dans la Uhambre Rouge, le plus beau salon de Méot, avec Vilate et Hérault de Séchelles, on se mit à discourir.

— L'égalité du peuple, dit Barère, voilà le contrat social du peuple.

Tout en disant cela, il buvait un verre d’une fine eau-de-vie, une eau-de-vie d’aristocrate, que Méot vendait 60 francs la bouteille, probablement parce qu'elle provenait du pillage des caves de Chantilly. Comme cette liqueur aristocratique répandait dans les veines de Barère une saine et douce chaleur, il devenait aimable et confiant:

« Îl faudrait brüler toutes les bibliothèques. Il ne sera besoin, dans l'avenir, que de l’histoire de la Révolution et de ses lois; s’il n°y avait pas sur laterre, à des époques répétées de grands incendies, elle ne serait plus bientôt qu'un monde de papier. »

C'est Vilate qui raconte ce propos *.

Le restaurant Masse vit ses splendeurs en 1790. Il y avait là des réunions composées de Mirabeau,

11 a laissé un livre curieux : Causes secrètes de la Révolution du 9 au 10 thermidor.