La terreur à Paris

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du marquis de Belbœuf, du comte de Montlosier. C'était chez Masse, qu'après le café et les liqueurs fines, on demandait du papier, des plumes, de l'encre, et, la collaboration aidant, on faisait des ‘pamphlets : Le diner ou la vérité en riant ; le déjeuner ou la vérité à bon marché.

Carnot affectionnait le restaurant Gervais sur la terrasse des Feuillants. Ils’ yrencontraitsouventavec Collot-d'Herbois. La nourriture y était frugale, comme il convenait pour un bon républicain et peu coûteuse comme il convenait à un parfait démocrate. Au restaurant Février, on voulait flatter les jacobins. Tout y avait un aspect sévère. En guise de salons il y avait des caveaux à basses voûtes auxquels on parvenaiten descendant quelques marches. De rares quinquets (les jacobins n'aimant pas les lumières) pendaient aux murs.

Au restaurant du Grand-Premierdel’hôtel Vauban se rendait un habitué dont l’histoire a conservé le nom comme celui d'un lâche et d’un assassin. C'était l’ancien marquis d’Antonelle, qui se faisait appeler le citoyen Antonelle, tout court, et qui fut directeur du jury au procès de la reine de France et à celui des Girondins. On trouva ses menus (il avait l'habitude de les conserver) dans ses papiers lors de la conspiration de Babœuf.

Voici le menu d’un des déjeuners de ce démocrate égalitaire.