La terreur à Paris

162 LA TERREUR A PARIS

de ses généraux. Le 10 aoû] le coup de grâce fut donné aux journaux réactionnaires, la commune de Paris décréta que les empoisonneurs de l’opinion publique, tels que les auteurs de divers journaux contre-révolutionnaires, seraient mis en prison, et leurs presses, caractères et instruments, distribués entre les imprimeurs patriotes *. L'Assemblée arrèta en outre, que trois commissaires se rendraient aux bureaux de poste pour arrêter l'envoi des papiers aristocratiques ; entre autres : le Jowrnal royaliste, l'Ami du Roi, la Gazette universelle, l'Indicateur, le Mercure de France, le Journal de la cour et de la ville, la Feuille du jour, ouvrage flétris dans l'opinion publique, et dont ils empêcheraient l’envoi dans les provinces ?.

Un petit couplet résume en sept vers toutes les libertés que laissait à la presse le régime inauguré par le décret du 10 août:

On peut tout faire et tout dire, Tout imprimer, tout écrire, Car nous l’avons décrété.

Mais de notre pétaudière, Qu'un détracteur trop sévère Veuille nous jeter la pierre, Soudain il est arrêté.

! Marat, Hébert, Gorsas, Carra et quelques autres se partagèrent ce butin de la victoire populaire, qu'en d'autres temps on eût appelé un vol. Le 10 mars suivant, et par un juste retour, la populace brisait chez Gorsas les presses de MM. Royou, dont le journaliste girondin s'était emparé. (Moniteur, t. XV, p. 668.)

© Procès-verbal de la Commune de Paris, 12 août 1792.