La terreur à Paris

LA PRESSE 163

On imprima ce couplet en tête de plusieurs almanachs. C'est alors que commencèrent non seulement les confiscations répressives, mais les jugements, et jusqu'aux assassinats d'écrivains courageux.

Il faut lire /e Bulletin du tribunal criminel et révolutionnaire de Paris, journal unique dans l’histoire sur la première page duquel on avait osé mettre, comme une sentence d'une amère dérision ces vers de Racine :

Celui qui met un frein à la fureur des flots Sait aussi des méchants arrêter les complots f,

De vingt-cinq journaux qui existaient en 1789, on était déjà arrivé à cent quarante en 1790. La guerre de plume devint plus âpre, elle fourbissait ses armes acérées dans le laboratoire des brochures, des libelles, des pamphlets. Les injures, les menaces, le langage de la violence devaient se faire entendre tous les jours et à toute heure.

Parmi les feuilles au service de la Révolution, il faut citer le Courrier de Paris, les Révolutions de Paris, le Point du Jour, le Républicain, la Chronique de Paris, le Patriote français*, le Père Du-

4 Ce bulletin forme huit grands volumes in-quarto.

2 Dans le Journal de Paris du 21 juillet 1792, André Chénier commence ainsi un article de journal : « Le libelliste qui éarbouille avec de la fange et du sang les premières pages du Patriote frangais, a pris aujourd'hui un ton de victoire et de menace très remarquable et plus digne de réponse, quoique n07 moins digne de mépris, que ses autres bêtises et insolences journalières. »