La terreur à Paris

LA PRESSE 171

Prud'homme, libraire, entrepreneur de divers journaux. C'est ainsi qu'il devint rédacteur des Révolutions de Paris.

S'il déploya dela verve, il n’en résulte pas qu'il fut plus digne del'estime de ses concitoyens. Voici à ce sujet le témoignage de Suleau :

« Je me souviendrai toujours que le plus virulent des folliculaires, le rédacteur incendiaire du journal des Æévolutions de Paris, en un mot M. Loustalot, de massacrante mémoire, que je supposais être de bonne foi dans ses diatribes sanguinaires, et qu'en conséquence je présentai à M. le garde des sceaux comme un sujet de quelque mérite qui n'avait besoin que d'être catéchisé pour devenir orthodoxe, me dit naïvement en sortant de la Chancellerie : M. Suleau, il n’y a pas de l’eau à boire avec tous ces gens-là: — au fait, sila cour ne vous a pas assuré mille louis de pension, vous faites un métier de dupe : alors c'est à moi, à qui vous voulez du bien, d'être votre patron; venez aux Jacobins, je vous promets que vous serez bien accueilli. »

Il y à cent ans, on Je voit, les mensualités étaient déjà appréciées de certaines gens.

L'Anti-Royaliste prend pour épigraphe : [n'y a pas de rois dans la nature”.

{ Le naturaliste Daubenton (que les savants deviennent niais quand ils se mêlent de politique!) était probablement un lecteur de cette feuille. Un jour, dans un cours au Jardin des Plantes, il annonçait ridiculement, bien entendu aux grands applaudissements de ses auditeurs, qu’il ne donnerait plus dorénavant au lion le titre de roi des animaux. | i