La terreur à Paris

LA PRESSE 193

« … Les trois quarts et demi du peuple attendent, avec autant d'impatience que les aristocrates, l'arrivée des troupes étrangères et des émigrants ‘. »

Un autre journal, qui se rapproche beaucoup des Actes des Apôtres, c'est le Journal de la cour et de la ville, journal quotidien.

Il est l'interprète fidèle de Ja réaction. Il est l'expression des haïnes implacables contre la Révolution et la Terreur. Ce journal est à la fois spirituel, amusant, énergique. Son directeur Gautier n’a peur de rien, et il ne se gêne en aucune facon pour dire leur fait aux patriotes. Dans les premiers articles, le ton est ironique, moqueur, mais au fur et à mesure que la Révolution grandit par ses horreurs, il devient véhément.

Prenons des extraits de quelques-uns des numéros les plus remarquables. Dans un numéro de 1790, on lit:

« On lève des milices dans les Etats du roi de Sardaigne. C’est le spectacle touchant du bonheur dont nous jouissons depuis que nous sommes libres, qui suggère à ce prince toutes ces précautions. Nous n'avons plus à Paris ni foi, ni loi, ni pain, ni paix, et encore moins d'argent, disent les aristocrates. Nous ressemblons à ce sage de l'antiquité, qui jeta dans la mer tout ce qu'il possédait, et s’écria majestueusement : Je suis libre ! Nous serait-il

* N°41.