La terreur à Paris

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C'était dans la logique des choses révolutionnaires. Il faut voir dans les récits du temps ce qu'était le régime des prisons. Ces prisons sont les véritables Salons de Paris. C'était là que se rencontrait la bonne société,

C'était dans ces antichambres de la mort, dont la porte de sortie ne s’ouvrait guère que sur l'échafaud, que s’entendaient les plus brillantes conversations. En attendant l'appel suprême, on causait. On avait l'impertinence héroïque. On se moquait des bourreaux. Une grande dame, obligée de suivre son valet devenu son maître et son bourreau, lui criait : L'on y va, canaille! On avait le mépris de la mort! et plus d'une larme fut cachée par pudeur. Et dans

la capitale des prisons et des prisonniers chante ainsi ses désillusions :

J'avions entendu parler

Qui n'y avait plus de Bastilles,

Mais partout j'vovons forger

Des clefs et des grilles.

! 11 v avait là aussi la routine de l'habitude. Dans les Souventrs de M. Audot, on lit ces lignes au sujet des massacres de Septembre : ‘

« Je vis des cadavres qu'on avait jetés les uns sur les autres. Les prétres qui avaient traversé le carrefour Bucy étaient là entassés, les corps coupés en morceaux; On avait, dans une autre cour, formé d'autres tas avec des cadavres, qui avaient été trainés par les pieds; de sorte que le pavé avait été couvert de sang et qu'il avait fallu le laver à grande eau. Ailleurs, en allant du côté de la Force, j'ai rencontré des charrettes pleines de cadavres sur lesquels on avait jeté quelques couvertures. Le peuple ne