La terreur à Paris

LES SALONS DE PARIS 15

ces salons improvisés, on causait avec le charme, la grâce, la finesse, l'ironie, le ton délicat de la haute et bonne compagnie. Dans les rues, c'était le langage de la canaille; dans les prisons, c'était le langage des salons. Du reste, tous ceux qui avaient leton dela bonne compaguie étaient là maintenant et ces nouveaux salons regorgeaient d'invités.

La Convention nationale avait supprimé les collèges et établissements d'instruction. En revanche

paraissait pas le moins du monde ému. Peu de foule à ces grands spectacles, peu d'empressement et d'émotion. »

Mais tous les contemporains n'éprouvaient pas les mêmes sentiments de sécheresse et dans les prisons on suivait le massacre avec anxiété. On n'était pas encore aguerri :

« Vers quatre heures, écrit Jourgniac de Saint-Méard, les cris déchirants d’un homme que lon hachait à coups de sabre nous attirèrent à la fenêtre de la tourelle, et nous vimes le corps d'un homme étendu mort sur le pavé; un instant après, On en massacrait un autre, et ainsi de suite.

Plus loin, le même écrivain ajoute :

« Il est de toute impossibilité d'exprimer l'horreur du profond et sombre silence qui régnait pendant ces exécutions; il n'était interrompu que par les cris de ceux qu'on immolait et par les coups de sabre qu'on leur donnait sur la tête. »

‘ La Convention décréta, le 15 septembre 1793, labolition « sur toute la surface de la République, des collèges et des facultés de théologie, de médecine, des arts et de droit ». C'est ainsi qu’elle ouvrait une ère de lumière nouvelle en demandant l'obscurité et le 13 prairial an I, Barère s’écriait à la tribune : « Il y a quatre ans que les législateurs tourmentent leur génie pour fonder une éducation nationale, Qu'ont-ils donc obtenu? Qu'ont-ils établi? Rien encore; les collèges sont heureusement fermés, mais aucun établissement re les a remplacés. »

Bougnot, préfet de la Seine-Inférieure, adressait au ministre Chaptal une lettre où il montrait ce qu'était devenu son ancien collège :

« Je me suis transporté à l'ancien collège de Louis-le-Grand.