La terreur à Paris
296 LA TERREUR A PARIS
fameuse M°° Dubarry; je l'ai vue défaillante dans la Conciergerie après sa condamnation ; elle criait : Au secours ! en allant au supplice. Dans une situation pareille, le duc du Châtelet, n'ayant point de movens pour s’arracher la vie, se frappa la tête contre les murs. Ne pouvant avoir d'armes offensives, il cassa un carreau de vitre, et crut se donner la mort en se fendant le côté avec ce verre brisé ; mais il ne put y réussir, et ne parvint qu'à s’inonder de son sang : il fut conduit en cet état à l'échafaud. À ces exceptions près, tous les condamnés étaient aussi tranquilles, quelquefois aussi gais après leur jugement qu'auparavant. »
Les prisonniers de la Conciergerie avaient fondé une société sous le titre de Club des Philancloches. En feuilletant une collection de vieux journaux de 1840, j'y ai trouvé l'article si curieux qu’on va lire et qui est une description pittoresque et fort exacte des derniers jours des détenus à la Conciergerie sous la Terreur, celui qui l’a écrit s’est servi de notes d'un prisonnier. En tout cas, c’est un morceau qui mérite d’être reproduit en son entier et qui a toute la valeur d’un document historique :
« En l’an Il de la République, la prison de la Conciergerie, destinée de tout temps à renfermer ceux que la loi appelle devant les magistrats comme prévenus de crime contre l’ordre et lasüreté publique.était littéralement bourrée jusqu’au seuil, de victimes que les convulsions révolution naires avaient subitement plongées dans cette habitation de misère et de désespoir, véritable antichambre du tri-