La terreur à Paris
236 LA TERREUR À PARIS
IL se passe au guichet de la Conciergerie des scènes attendrissantes. C’est un spectacle à fendre Pâme des plus endurcis.
« Rangés sur des bancs, contre les murs, les uns se caressent avec autant de sécurité et de gaieté que s'ils étaient sous des berceaux de roses; les autres s’attendrissent, versent des larmes. Dans le greffe sont des hommes condamnés à mort qui, quelquefois, chantent. Par une fenêtre de ces cabinets dont j'ai parlé, on apercoit, sur un lit de douleur, une malheureuse femme, veillée par un gendarme, qui attend, la pâleur sur le front, l'instant de son supplice. » C'était, vers ces premières grilles, un perpétuel mouvement. « Des gendarmes remplissent les guichets : ceux-ci conduisent des prisonniers dont on délie les mains et que l’on précipite dans des cachots ; ceux-là demandent d’autres prisonniers pour les transférer, les lient et les emmènent, tandis qu’un huissier à l'œil hagard, à la voix insolente, donne des ordres, se fâche, et il se croit un héros parce qu'il insulte impunément à des malheureux qui ne peuvent lui répondre par des coups de bâton‘. »
Tel était le spectacle de la première prison de Paris.
Mais la Conciergerie n'était pas toujours d’une aussi grande tristesse, il y avait quelques joyeux compagnons auxquels l'attente de la mort ne retirait pas leur gaîté.
! Histoire des Prisons, t. IL p. 44.