La terreur à Paris
948 . LA TERREUR À ARIS
sur les escaliers, dans une petite cour, ou dans une salle humide et puante, digne réceptacle de cette écume du monde.
« On juge bien que je gardais constamment ma cellule ; mais les distances ne sont pas assez considérables pour sauver les oreilles des propos qu'on peut supposer à de telles femmes, sans qu'il soit possible de les imaginer pour quiconque ne les à jamais entendus.
« Ge n'est pas tout. Le corps de logis où sont placés les hommes a des fenêtres en face et très près du bâtiment qu'habitent les femmes. La conversation s'établit entre les individus analogues ; elle est d'autant plus débordée que ceux qui la tiennent ne sont susceptibles d'aucune crainte ; les gestes suppléent aux actions, et les fenêtres servent de théâtre aux scènes les plus honteuses d'un infâme libertinage.
« Voilà donc le séjour qui était réservé à la digne épouse d'un homme de bien! Si c'est là le prix de la vertu sur la terre, qu'on ne sétonne donc plus de mon mépris pour la vie et de la résolution avec laquelle je saurais affronter la mort. Jamais elle ne n'avait paru redoutable; mais aujourd'hui je lui trouve des charmes : je l'aurais embrassée avec transport, si ma fille ne m'invitait à ne point l’abandonner encore. »
C'est aux Madelonnettes que furent envoyés les comédiens de la Comédie-Française ‘. Marino, qui
! La Comédie-Française n'était pas en faveur depuis longtemps et n'avait, il le faut bien dire, rien fait pour l'être. Aussi défendait-on tout à ses comédiens et ces défenses étaient elles-mêmes comiques. Défense de jouer le C4, parce qu'il y avait un rôle de Roi, don Fernand; défense de jouer Mérope, parce qu'on y voyait