La terreur à Paris

LES SALONS DE PARIS 9257

b.....-là sont si insolents qu’on n’en viendra jamais à bout.

— Puisqu'il faut vous le dire, c’est...

— Eh bien, dis donc.

— C'est Montaigne.

— Oh ! puisque c’est de la Montagne, continue de lire ; voilà ce qu'il faut; mais une autre fois ne sois pas si impertinent. Malpeste ! un livre fait par la Montagne ! Bravo, bravo! »

Pendant les mois de mars et d'avril 1793, les détenus de la prison du Luxembourg avaient eu la jouissance de la cour et du café et ils passaient dans ces deux endroits la plus grande partie de la journée.

La tranquillité la plus profonde régnait partout, pas de danger de rébellion ou de coups aux gardiens, on savait qu'il y allait de la mort sans phrases. Au son de la cloche, tout le monde se levait docilement et rentrait. |

Les soirées se passaïent aussi tranquillement que les journées. On se réunissait pendant quelque temps dans chaque chambrée et on jouait à des ieux de société. Les prisonniers qui avaient quelques gourmandises les offraient. Ceux qui avaient de l'argent payaient généreusement pour les autres. La prison et le malheur nivellent et rendent bons. Versle mois de mai, ily eut un grand change-

Histoire des prisons, t. II.