La terreur à Paris
LES SALONS DE PARIS 263
parer avec quelques royalistes de l’île Saint-Louis, de la Monnaie et de l'Hôtel de Ville. Rien que cela ! On y avait aussi amalyamé des femmes, Lucile Desmoulins et la veuve Hébert *.
Voici ce que fut l'exécution: «.….. Dillon était dans la première charrette, la citoyenne Desmoulins (la veuve de Camille) dans la seconde, avec les Grammont, Nourry, Lacroix, Lapalue, Lasalle, et la veuve. Hébert. Pendant le trajet, elle a causé avec deux citoyens qui étaient très jeunes, Lapalue «ayant vingt-six ans et Lasalle vingt-quatre ». Elles plaisantaient avec tant de gaieté que plusieurs fois elle lesa forcés de sourire. Leurentretien était troublé par les larmes de la veuve Hébert et par les
11 paraît qu'après l'exécution des cris de : « Vive la République! » répondirent au bruit sourd du couperet….
« Mais ces cris, ajoute M. Pougin, étaient généralement circonscrits aux alentours de l’échafaud. Alors Grammont, qui agitait son sabre comme un énergumène, ordonna à plusieurs reprises à Charles-Henry de montrer la tête au peuple. Un des aides fit le tour de l’échafaud avec ce hideux trophée, dont les paupières étaient encore agitées par un frisson convulsif. »
Les événements se succédaient avec rapidité, à cette époque si tourmentée de notre histoire, et six mois ne s'étaient pas écoulés que Grammont montait à son tour sur le fatal échafaud:
1 ]1 faut arriver à l'époque sanglante de la Terreur pour voir tuer des femmes :
« … Des femmes. s'écrie Chateaubriand, mais savez-vous que dans aucun pays, dans aucun temps, chez aucune nation de la terre, dans aucune proscription politique, les femmes n'ont été livrées au bourreau,$i ce n’est quelques têtes isolées à Rome sous les empereurs, en Angleterre sous Henri VIIT, la reine Marie et Jacques 11? La Terreur a seule donné au monde le lâche spectacle de lassassinat juridique des fenvmes et des enfants en masse. » (Etudes historiques, p. 62 et 63.)