La terreur à Paris

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instituteur un prêtre assermenté pour lui en préférer un non-assermenté. Au reste, ajouta-t-il, nous le rattraperons, je ne le lâcherai pas, je saurai le reprendre de manière qu'il n’échappera pas. »

Les accusateurs et les juges étaient d’une ignorance crasse et, malgré l’atrocité de ces scènes, il en .est quelques-unes bien amusantes. Un jour, on amène à la barre du fameux lribunal révolutionnaire le chevalier de Mollevile. On l'interroge : Parvenu à la barre de ce tribunal de sang, raconte son frère ‘, et interrogé par celui des bourreaux qui le présidait sur son nom et ses qualités, il dit son nom, et ne prit d'autre qualité que celle de Maltais. « Maltais ! Maltais ! qu'est-ce que ca veut dire ? qu'est-ce que c’est que ça, Maltais? s'écrièrent plus de cent personnes à la fois. — (a veut dire qu'il est de Malte, répondit avec une voix de tonnerre le conducteur de mon frère. C’est une île que Malte ; est-ce que vous ne savez pas ça? J’ai . connu beaucoup de gens qui en étaient, et tous ces

gens-là étaient des Maltais. — Ah ! c’est une île, dit un autre; l'accusé est donc étranger ? — Eh! sans doute, il est étranger, f... bête. — C’est bon,

c’est bon, ne vous fâchez pas, citoyen. — A l'ordre ! à l’ordre ! président, crièrent plusieurs voix. Allons, allons, dépêchons. »

1 Bertrand de Mollevile. Mérotres.