La terreur à Paris

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teuses de Robespierre cherchent à s'échapper par les portes latérales. Maïs les muscadins sont encore rassemblés de ce côté-là ; ils les arrêtent dans leur fuite, et les fouettent impitoyablement. En vain, pour se soustraire à cette infamie, veulent-elles représenter qu'elles ne sont pas Jacobines, mais muscadines ; on les fouette encore davantage, en leur disant d’un ton grossier : « B..., si tu es muscadine, que faisais-tu là, au lieu de t’occuper de ton ménage et de tes enfants? » Peu de ces femmes échappèrent à cette flétrissante correction. On fit mille contes saugrenus sur cette aventure, et particulièrement sur l'épouse d'un député nommé Crassous, qui eut le malheur de tomber sous les mains des indécents réactionnaires. Ainsi finit le pouvoir de ces terribles tricoteuses, qui, par leur audace, eurent une si grande part aux triomphes de la Révolution, et surtout à ses excès ; elles n'osèrent plus se montrer dans leur quartier, etla plupart changèrent de domicile. Quant aux Jacobins, ils furent obligés de céder, et on les repoussa dans leur salle. Sur ces entrefaites, les membres des comités qui avaient favorisé ce mouvement, mais qui ne voulaient pas qu'il finit par un massacre général, parurent à la tête de la force armée au milieu du rassemblement, quiles accueillit par les cris de: « Vive la Convention ! Vive la République ! » Ils n'en voulaient pas davantage. On leur demanda de faire sortir les Jacobins, qui, s'imaginant qu'on allait pour le moins les brüler dans leur salle, s’estimèrent, dans ce moment, fort heureux d'en être quittes pour une simple mystification. On les fit donc sortir. Lorsqu'ils parurent dans la rue Saint-Honoré, ils furent obligés de défiler au milieu du ruisseau ; les personnes