Le Comité de salut public de la Convention nationale

8 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

anarehie intérieure et à la guerre contre l’Europe, que voit-on ? Des administrations rebelles, ‘une marine désorganisée, une armée {faible et démoralisée, un conseil exécutif sans autorité, un Roi dont on suspecte à juste titre la sincérité !

Les Assemblées de la Révolution trouvèrent le remède. Elles étaient bien convaincues que rien n’est meilleur, en fait de gouvernement, que des pouvoirs distincts, se limitant et se balançant dans un savant équilibre. Là-dessus, elles ne varient pas : l’Assemblée constituante le dit en 1789, et la Convention le répète en 1793. Mais elles comprennent aussi que l'on doit établir une différence capitale entre un régime destiné à fonctionner dans une période tranquille et celui que l’on doit appliquer dans les temps troublés. L'instinct de la conservation les avertit que, dans ce cas, il faut recourir à une machine moins perfeclionnée, maisdont. les effets seront plus puissants et plus rapides; plutôt que de mourir selon les règles, elles préféreront se sauver pardes moyens énergiques. Toutes ces Assemblées, aussi bien la Constituante que la Législative ou la Convention, sentent la nécessité d’un pouvoir fort et visent à concentrer toutela puissance sinon dans le même individu, du moins dans le même corps. L'œuvre s’accomplit progressivement, à mesure que les dangers augmentent : commencée en juillet 1789, elle se trouve achevée en juillet 1793.

JIl

On peut donc dire que les empiétements du pouvoir législatif sur un pouvoir exécutif, qui s’abandonne