Le Comité de salut public de la Convention nationale

CRÉATION DU COMITÉ 9

d’ailleurs lui-mêrne, commencent avec la Révolution.

Le 98 juillet 1789, l’Assemblée vient d'apprendre le pillage des châteaux, la destruction des chartriers, le projet attribué aux nobles de Bretagne de:livrer Brest aux Anglais. Une série de petits événemente etdebruits mystérieux ont jeté l'alarme dans le pays. On voit partout des traîtres, on tremble pourla Révolution naissante. Reubell monte à la tribune. Son discours, qui traduit l'inquiétude générale, se termine ainsi: «Combattons nos ennemis, interceptons leurs correspondances et portons partout des yeux pénétrants et actifs. » Duport, qui le remplace, propose d'établir un Comité des recherches.

Le chevalier de Boufflers, M. de Castellane et le comte de Virieu protestent. — « Quelles seront, demande le comte de Virieu, les bornes du pouvoir que nous allons exercer ?.. Non, il est dangereux de réunir dans nos mains tous les pouvoirs, toute l’autorité ! » Ces paroles produisent sur l’Assembléeune impression d’autantplus vive qu'on avait déjà lancé l'idée non seulement d’une commission inquisitoriale chargée d’intercepier les correspondances, mais aussi d’un tribunal qui prononcerait sur le sort des accusés.

Un certain nombre de députés sont hésitants. Chapelier, qui voitle projetcompromis,s’efforcededétourner : l'attention de ses collègues des dangers entrevus : CIL me semble, dit-il, que jusqu'ici on n'a pas saisi le véritable sens de la motion. L'on s’écarte, l'on parle de tribunal, de violation du secret des lettres. Ce ne sont pas là les objets qui vous sont proposés. De quoi s'agitil donc? De former un Comité de 12 membres, renouvelable tous les mois, pour recevoir sur les personnes suspectes les informations de tous ceux qui voudront

à :